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Critique de Renod


 
Condamné pour vol à main armée, Pat Cosgrove végète dans le pénitencier de Sandstone depuis quinze ans. L'établissement a la réputation d'être géré d'une main de fer. Pat est donc agréablement surpris lorsqu'il reçoit une réponse positive à sa demande de liberté conditionnelle : le Docteur Luther accepte de se porter garant de sa bonne conduite. A sa sortie, il est logé, blanchi et nourri par le bon docteur, qui lui trouve grâce à ses relations un emploi fictif dans les services de la voirie. Quinze années de pénitencier, ça vous permet d'appréhender les tréfonds de l'âme humaine avec lucidité. Pat se demande donc ce qui justifie cette générosité débordante. Il sait qu'il est en permanence sur la sellette ; au moindre accroc de sa part, ou sur un geste d'humeur de son garant, retour à la case prison. Si Luther a demandé sa libération conditionnelle, ce n'est évidemment pas par simple bonté d'âme...

« Liberté sous détention » se déroule dans la ville fictive de Capital City où se concentrent les sièges politiques et administratifs d'un Etat. Si l'État est l'un des plus riches du pays, ses service publics sont délabrés. Des rats cupides s'engraissent en détournant les fonds publics. Jim Thompson dénonce une corruption généralisée. Les affairistes s'assurent de l'élection du gouverneur ou d'un sénateur, peu importe son camp, pourvu qu'il pense à renvoyer l'ascenseur une fois en place. Personne ne se soucie de la pollution causée par les puits de pétrole. L'intrigue repose sur une série de manipulations que le protagoniste cherche à démêler, une mission loin d'être évidente quand vos interlocuteurs se tiennent les uns aux autres. Trois femmes se distinguent dans ce bourbier : deux femmes fatales, une blonde et une brune, comme dans tout vieux polar qui se respecte, mais aussi une juge acariâtre et incorruptible à qui l'auteur colle un physique disgracieux. le roman est moins sombre que le reste de l'oeuvre de Thompson. On y trouve du cynisme, de la la corruption et de l'escroquerie, oui, mais pas d'alcoolisme, d'inceste ou de héros au bout du rouleau. C'est un polar de facture très classique qui est entré dans la légende hexagonale en ouvrant la collection Rivages/noir.
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