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Critique de Tiephaine


L'Autel le Plus Haut est un ouvrage à mi-chemin entre récit de voyage et étude anthropologique, se déroulant dans les Andes, dans l'ancienne ère de domination Inca.

Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, il ne s'agit aucunement d'une étude historique, et certainement pas de l'antiquité à nos jours. En fait, il s'agit d'un ouvrage consacré à la pratique de l'ensevelissement rituel d'enfants au sommet des montagnes andines, et à la résurgence de ces pratiques sacrificielles depuis les années 1960.

La forme de ce récit est assez particulière, puisque l'auteur expose ses propres expériences d'alpinisme et d'archéologie en haute montagne, présente ses états d'âme et se met en scène au milieu de son sujet d'étude. Si cela est intéressant à certains moments, cette forme de récit dessert souvent le propos... le deuxième temps du livre est consacré à l'enquête sur le sacrifice humain depuis les années 1960, notamment au sein de la communauté Mapuche. Cette partie est assez longue et témoigne surtout des difficultés de l'auteur à trouver des informations crédibles. Si son contenu est intéressant, une grande partie n'apporte au final pas vraiment d'explication utile à propos du sujet principal de l'ouvrage.
Le lien avec la troisième partie se fait de façon très simple et logique, en s'intéressant aux sacrifices humains par les réseaux de contrebande dans le but de s'attirer des richesses. Contrairement aux sacrifices étudiés précédemment, ceux-ci ne sont plus communautaires mais purement personnels et crapuleux. S'ils se fondent sur une tradition ancienne et locale, ils se basent également sur un fond qui a plus à voir avec la magie noire d'inspiration chrétienne. Ce point particulier nous mène à l'ultime partie de l'ouvrage, celle consacrée aux sacrifices bibliques présents dans l'Ancien Testament et dans les récits chrétiens. Probablement la partie la plus intéressante, et la plus en phase avec le titre de l'ouvrage. Elle se base principalement sur le travail de Hyam Maccoby, tout en le mettant en parallèle avec les informations tirées de la troisième partie de l'ouvrage de Tierney.

Une fois la lecture de cet ouvrage achevée, on ne peut que regretter que Patrick Tierney ait choisi cette forme de récit pour exposer ses travaux, car l'histoire empiète énormément sur le résultat des recherches, autrement extrêmement intéressant. L'autre point négatif est le titre qui ne reflète pas vraiment le contenu du livre et suggère qu'il s'agit d'une étude plus généraliste, et en tout cas, replacée dans un contexte historique riche. Et personnellement, je regrette que la 4e partie, qui aborde le sacrifice humain dans l'Ancien Testament et dans la mythologie chrétienne, soit aussi courte et condensée.

En revanche, pour quiconque s'intéresse aux Andes et aux cultures locales, L'Autel le Plus Haut apportera de précieux renseignements, tant sur la culture que sur l'histoire de ces régions. Loin de la carte postale que l'on peut voir régulièrement dans les documentaires et les magazines, cet ouvrage, bien que rédigé à la fin des années 1980, n'en reste pas moins pertinent et riche en enseignements.
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