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Critique de Levant


Quelle image vous vient à l'esprit lorsqu'on vous parle d'orgue, si ce n'est cette cathédrale dans la cathédrale dont le souffle puissant, qui jamais ne reprend haleine, semble tenir tendue la structure de pierre comme l'air chauffé la toile de la montgolfière. Mais voilà que Bernard Tirtiaux nous en propose une autre.

Sylvain Chantournelle est un artisan inventif au coeur tendre. Il a construit de ses mains un orgue ambulant dont il a fait l'ambassadeur de son coeur. Un instrument qu'il accroche à la montagne, cherchant l'écho de la vallée pour faire savoir à celle qu'il aime, et s'est cloîtrée, qu'il est là sur le versant opposé et se languis de son absence. Ou encore ce même instrument qu'il a embarqué sur le navire qui le ramène de Sicile et dont les notes exhalées par les tuyaux redonnent le goût de vivre à celle qui a perdu la vue, sa fille.

Les sept couleurs du vent est un bel ouvrage qui joue sur la perception de la vie par les sens pour dire les sentiments. Tenue en un XVIème siècle où la religion régnait sur les consciences et commandait à l'architecture, l'intrigue met à l'honneur ceux qui savaient maîtriser la matière pour donner le jour à des monuments érigés par la foi pour des temps immémoriaux. Code moraux et sociaux présidaient aux alliances, patience et longueur de temps aux amours.

Bel ouvrage dans lequel la sensualité est sous la main de l'artisan, la patine sous celle du temps, et où l'amour sous la contrainte de la naissance devait faire oeuvre d'inventivité et de courage pour satisfaire aux exigences des coeurs.
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