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Critique de Junie


L'appareil photo est-il une prolongation de notre appareil psychique?

Pour Tisseron, c'est une évidence. Dans la chambre noire du boitier se déroule une mystérieuse opération dont sortiront des représentations qui ne doivent rien au hasard.

Comme tout langage, la photo est chargée de multiples significations, d'émotions, de lieux communs et de lapsus. Chacun peut s'en emparer, avec plus ou moins d'aisance et d'expressivité.

Chaque étape du processus photographique correspond à un besoin psychique: choix du sujet, cadrage, déclenchement, visionnage, rejet de l'image ou partage avec ses proches, il s'agit pour le photographe de s'approprier le monde, d'en introjecter certains aspects, et parfois d'en conserver des fragments pour accomplir un travail psychique. Travail sur la perte, la séparation, le deuil, travail sur soi, sa place dans le monde, son rapport au monde.
Et il n'est pas nécessaire d'être Helmut Newton ou Jacques-Henri Lartigue pour profiter des bienfaits thérapeutiques de la photo; n'importe quel amateur aura les mêmes chances de réussir l'expérience.

Depuis cette lecture, je me dis que tout photographe mérite le respect, même un bébé qui joue avec un faux appareil Fisher Price en plastoc et qui photographie "pour de faux". Même un touriste qui mitraille à bout portant, même une gamine accro du selfie.

La chambre claire fait référence à Barthes, dont Tisseron ne partage pas les analyses. Pour lui, la photo n'est pas un outil pour se défendre de l'angoisse de mort, mais un instrument de symbolisation au service des pulsions de vie.
"La chambre noire est la prothèse technologique que l'homme a su le plus efficacement adapter à ses besoins psychique d'assimilation du monde."
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