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Critique de vincentf


Penser que la démocratie est malade semble bien banal. Todorov identifie les maux, ceux dont on se doutait un peu : messianisme, ultralibéralisme, populisme. Il montre les liens et les conséquences de ces évolutions, choisit des exemples parlants. Quand donc la démocratie se mord-elle la queue? Premièrement, quand elle cherche à s'imposer par la force. L'exemple de l'Irak saute bien sûr aux yeux et Todorov, en 2012, n'a pas encore vu le petchi actuel. La démocratie, bien entendu, ne se décrète pas. Ce qui est plus intéressant, car jusque là on enfonce des portes ouvertes, c'est le lien qu'il fait entre le messianisme communiste et celui des démocraties. En bon structuraliste, il montre que cela fonctionne de la même façon : notre système est le meilleur, donc il doit inéluctablement s'étendre au monde entier et c'est notre devoir de l'y implanter au plus vite, même si les peuplades primitives que l'on sauve de la tyrannie ne comprennent pas bien ce que l'on vient foutre chez elles. Deuxièmement, Todorov dénonce ce qu'il appelle la tyrannie des individus, l'excès de liberté qui oublie que l'être humain est un animal social, et son pendant économique, le marché débridé qui ne songe qu'au profit. Là aussi, ça sonne comme du déjà entendu. le pas de plus chez Todorov, c'est la "toyotisation des esprits", le fait que non seulement l'économie dicte la marche du monde mais qu'elle formate également nos têtes à travers l'invasion des techniques de management et le matraquage médiatique. Nous voilà donc prêt, si nous ne résistons pas, à tomber dans le piège des démagogues, des grands rhétoriciens de notre époque, des populistes qui, face au mur de la complexité, préfèrent foncer en désignant les premiers coupables venus, ces étrangers qui ne vivent pas comme nous et qui sont donc forcément mauvais. le diagnostic est juste. C'est en son sein que la démocratie cache ses ennemis. Saura-t-elle s'en débarrasser sans se détruire elle-même?
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