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Critique de boudicca


Après une petite incursion dans le western fantastique avec « Notre-Dame des loups », Adrien Tomas revient cette année à l'univers du sixième royaume qu'il met en scène pour la troisième fois. Que les lecteurs n'ayant pas encore eu l'occasion de découvrir « La Geste du Sixième royaume » ou « La maison des mages » se rassurent : l'action se passe ici longtemps avant les faits relatés dans les deux romans sus-cités et se limite géographiquement à une petite portion seulement du continent. Direction donc les marches du Gel, territoire réparti entre différents clans entre lesquels règnent depuis des années un fragile équilibre garanti par la présence au sein de la maison la plus puissante d'otages composés des principaux héritiers des autres clans nordiques. L'histoire de la région, son fonctionnement politique et ses spécificités sont rapidement mais clairement évoquées par l'auteur qui favorise dès le départ la compréhension des enjeux par le lecteur qui voit ainsi son immersion grandement facilitée. La présence d'illustrations est également un plus appréciable puisque l'ouvrage est orné d'une très belle carte signée Joël Querci ainsi que de reproductions des blasons des quatre principaux clans, fruit du travail de Goulven Quentel. Malgré la qualité de sa présentation, l'univers reste dans son ensemble plutôt classique puisqu'on y retrouve les traditionnels elfes, nains et magiciens (même si certains bénéficient d'un traitement qui sort légèrement de l'ordinaire).

Le second bémol concerne la narration puisqu'on retrouve dans le premier tiers du roman un procédé qui m'avait déjà un peu gêné dans « La maison des mages », à savoir des changements de point de vue trop rapides (parfois à peine une page) mais surtout mettant systématiquement en scène de nouveaux personnages. L'auteur rectifie fort heureusement le coche assez vite et parvient dès lors à véritablement embarquer le lecteur qui se prend agréablement au jeu, quant bien même certains rebondissements se révèlent un peu trop prévisibles. Il faut dire que la réussite du roman tient en grande partie à ses personnages qui, en dépit de leur nombre, s'avèrent tous convaincants, qu'il s'agisse des héritiers des différentes maisons ou encore des conseillers gravitant dans l'entourage de la fragile souveraine de Sveld. Les personnages féminins occupent notamment une place de choix (ce qui n'est pas si fréquent) et bénéficient même d'un traitement un peu plus travaillé que leurs homologues masculins, à commencer par les deux très attachantes Vermine et Merisia. On ne peut d'ailleurs s'empêcher d'être frustré de la brièveté du roman dont le final nous laisse un peu trop sur notre faim : quel sort attend les fidèles Épines de la reine maintenant que les choses sérieuses sont enfin censées commencer ?

Pari réussi pour Adrien Tomas qui nous propose avec ce « Royaume rêvé » une nouvelle incursion dans son univers de prédilection qui s'étoffe un peu plus à chaque roman. Malgré quelques légers bémols on passe un agréable moment et c'est avec regret que l'on quitte si vite tous ces personnages attachants et ambigus qui constituent certainement la plus grande force du roman.
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