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Critique de svecs


Moins connu que Clowes, Adrian Tomine n'en est pas moins un auteur particulierement intéressant. Son univers nourrit de nombreuses similitudes avec celui de Clowes, plus precisement avec les Clowes de "Caricature" ou "Ghost World". Au centre de cet univers, on retrouve la désespeérante monotonie d'une vie sans relief. Au fil de ces 4 récits, il nous convie a des tranches de vie pour le moins... pathétiques. le ton est résolument dépressif, les personnages au mieux socialement inadaptés, au pire d'une lacheté sans nom.
Il y a d'abord ce jeune écrivain raté qui met en péril son couple pour une relation aussi incongrue qu'ambigüe avec la soeur cadette d'une fille qu'il aimait en secret au lycée. Il y a ensuite cette blonde platine qui se perd entre 3 hommes. Puis il y a cette fille qui se retrouve subitement seule et sans travail et ne trouve rien de mieux pour passer le temps que de faire de tristes canulars téléphoniques. Et enfin ce couple improbable composée d'une fille facile et d'un pré-adolescent qui se cherche.
Tomine n'a aucune pitié pour ses personnages. Mis a part dans la dernière histoire, on peut affirmer que ses personnages voient leur situation empirer au fur et a mesure que l'histoire avance. Que ce soit par lacheté ou par égoïsme, aucun n'a su assumer ses choix, avec les conséquences que ça implique. Il devient difficile de leur trouver des excuses... et pourtant, ils paraissent parfois étrangement familiers parce que Tomine a le don de gratter là où ça fait mal. Les choix, ou l'absence de choix, qu'ils font nous renvoient souvent à nos propres dilemmes. Comment condamner des personnages qui nous ressemblent un peu trop? Il en résulte un étrange malaise qui vous lache difficilement. C'est à cela qu'on reconnait le talent d'un auteur: à sa manière de nous toucher.
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