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Critique de Zephirine


La petite Lila, 14 ans, est heureuse de quitter son île de Madagascar pour la France. Elle a la chance, grâce à une riche voisine, de partir pour la France servir de bonne dans une famille malgache. Elle va fuir la pauvreté et pourra aider sa famille en envoyant de l'argent. On lui a même promis qu'elle pourrait aller à l'école et reprendre sa scolarité interrompue. Hélas ! La réalité est tout autre et, si loin de sa famille. Lila ne sait comment se défendre des mauvais traitements qu'on lui inflige. Enfermée, maltraitée, violée, battue, elle vit un calvaire pendant quatre ans. Sa famille, qui reçoit lettres et nouvelles truquées, ne s'inquiète de rien. Rares seront les personnes compatissantes car, dans la communauté malgache, il est normal de faire venir des petites bonnes du pays qu'on exploite. Les employeurs, inquiets de l'état de dénutrition et de délabrement de la jeune fille, préfèrent s'en débarrasser en la mettant dans l'avion pour le retour au pays. Là, ce sont les parents des employeurs qui gardent Lila alitée sans en informer les parents. Ceux-ci, alertés, viendront la voir. Elle mourra quelques jours après sans avoir reçu le moindre traitement médical ni avoir été examinée par un médecin.
La famille, très pauvre, n'ose pas, ne sait pas, se lancer dans une procédure juridique. Il faut attendre des années, pendant lesquelles nait le CCEM comité contre l'esclavage moderne, pour qu'un chauffeur de taxi, ami des employeurs de Lila, ose témoigner contre eux.
Malgré des années de procédure, des enquêtes auprès de dizaine de témoins, les employeurs de la jeune fille sont toujours en liberté.

A travers ce récit dramatique, les auteurs abordent d'autres cas d'esclavage moderne, tous résolus. Celui de Lila est poignant car la jeune fille est décédée et que la justice, saisie trois ans après les faits, s'embourbe dans les retards et les erreurs.
Au-delà du drame, raconté avec pudeur et compassion, le lecteur découvre le travail du CCEM et les arcanes, ô combien complexes, de la justice.

Réaliste et poignant, ce document se lit d'une traite et ne laisse pas le lecteur insensible. Un livre salutaire qui, je l'espère, contribuera à sensibiliser les lecteurs sur les conditions inhumaines de ces esclaves modernes.

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