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Critique de PhilippeCastellain


Voici une approche historique intéressante : l'arrêt sur image. Nous sommes en 428. Après plusieurs siècles de domination, Rome agonise lentement. Par extraordinaire, cette année-ci est plutôt calme. Pas d'invasion, pas de grosse guerre... Un petit fait en apparence presque anodin tout de même, noté en une ou deux phrases par les chroniqueurs : le dernier roi d'Arménie est déposé. Un roi devenu totalement fantoche, d'un royaume en fait gouverné par les grands féodaux, mais un petit royaume faisant tampon entre les deux superpuissances de l'époque : l'empire romain et l'empire perse sassanide.

L'auteur part de cet évènement pour nous peindre, d'Est en Ouest et avec clarté, l'état de ce qu'il reste de l'empire romain. Un sacré boulot, car il est totalement inextricable. En externe, les grandes invasions ont tout bouleversé. Certains peuples, les Wisigoths et les Vandales notamment, ont accepté de devenir vassaux de Rome contre des terres ; mais la faiblesse de l'empire rend cette tutelle assez théorique. Un nouveau système politique se met peu à peu en place.

En interne, il est encore plus compliqué. Les périodes de stabilité politique sont rares. Entre l'empire d'occident et celui d'orient (dont la capitale n'est même plus Rome mais Ravenne) demeurent des liens complexes. Mais surtout, le christianisme s'est imposé comme religion d'Etat, bouleversant le rapport au pouvoir traditionnel. Ce qui ne veut pas dire que le paganisme ne résiste pas, notamment à Athènes ; mais c'est surtout entre chrétiens que les choses sont invraisemblablement compliquées. Les querelles christologiques font rage, les excommunications pleuvent ; rivalités politiques et inimitiés personnelles s'y mêlent. Persécutions et autodafés se succèdent.

En somme, de nouvelles structures et un nouvel ordre émergent péniblement du chaos provoqué par l'effondrement progressif des anciennes. le passage de l'empire romain au Moyen-Âge est un gros trou noir pour beaucoup de personnes – moi compris je dois dire. Ce livre m'a permis d'y voir un peu plus clair dans le processus complexe qui mena de l'un à l'autre.

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