Nina Volkovitch, tome 1 : La lignée

Tout concourt à intriguer le lecteur. Il y a d'abord l'objet-livre, avec sa tranche dorée et sa couverture sur laquelle apparaît une fillette à l'énigmatique regard qui nous happe et semble ne plus nous lâcher. Puis il y a ce prologue, une chronique du monastère de Zaïmoutchi en 1548 dans laquelle il est question de trahison et de terrible sentence. On sent de suite les prémices d'un mystère et on suit d'autant plus facilement la jeune narratrice dans son récit qui a pour cadre la Russie de l'après-guerre. Staline est au pouvoir et le peuple n'a d'autre choix que l'embrigadement ; les résistants, quant à eux, finissent au goulag. Peu à peu, le roman que l'on pensait historique, avec la dénonciation d'un système politique, verse dans le fantastique. Une lecture bien menée, palpitante qui nécessite cependant une certaine maturité : la scène rapportée d'un viol -ou tentative de viol- peut effectivement embarrasser certains lecteurs. Premier tome d'une série annoncée.