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Critique de traversay


Sur le site de Goodreads, on peut lire à propos de Hans-Ulrich Treichel qu'il est l'auteur de "novels which combine an acute sense of time and place with appealing comic irony." C'est tout à fait cela qui fait l'intérêt du Lac de Grunewald, un sens très aigu des lieux et du temps agrémenté d'une ironie comique irrésistible (traduction de la formule en anglais volontairement approximative). Il est vrai qu'au début du roman, on a bien du mal à se passionner pour Paul, le "héros" de Treichel. Paul et les femmes, Paul et ses études, Paul et sa mère, Paul et le monde du travail. Incapable de d'imposer, il dérive quelque peu, passablement irrésolu, avec une sorte de fatalisme mou qui n'est pas loin de nous le rendre pathétique. Mais peu à peu, toujours face à des vents contraires, le personnage nous devient sympathique. La nonchalance du style de l'écrivain n'est qu'apparente et il apparait vraiment doué pour rendre certaines scènes jubilatoires (la plage naturiste) et pertinent autant que précis dans une vision d'un monde qui possède une grand part d'absurde. de cet homme (presque) sans qualités, Treichler fait une sorte de résistant passif dont la mélancolie est éminemment touchante. Il y a dans le lac de Grunewald une subtilité d'écriture, pas très lointaine de celle de Stamm, dans la description d'une existence marquée par l'échec et la faiblesse. A sa manière, le romancier est une sorte de poète, certes narquois, de la condition humaine.
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