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Critique de sweetie


Le 22 août 1871, Mme et M. Davenport (Ellen et Malcolm), sur la foi des dires de leur entourage assurant que le chemin reliant la ville de Québec au Lac Saint-Jean est maintenant chose faite, quittent leur maison sise sur les hauteurs de Sillery à la découverte des trésors naturels des Laurentides. Avec chevaux et chariots, accompagnés d'un engagé Ryan et d'un guide indien Honoré, les voilà partis pour un périple, pensent-ils, de quelques jours, le temps d'une randonnée en plein air et à la belle étoile. le désenchantement sera de taille : non seulement la construction de la route avance avec peine dans les tourbières, les marécages et les lits de rivières à traverser, mais de surcroît, les chevaux qui les mènent ne sont pas adaptés au terrain accidenté et broussailleux qui les attend. Même le sacro-saint cérémonial du thé ne parvient pas à les apaiser autour des feux de camp improvisés et dans les cabanes vermoulues qui les accueillent. La voracité et la pugnacité des moustiques et autres mouches à bétail faisant le reste, c'est fourbus et découragés après quatorze jours de marche pénible qu'ils arrivent enfin à Hébertville, premier village de la contrée. le retour à Québec sur la rivière Saguenay, à bord du vapeur Union, fut en comparaison une partie de plaisir.
Le journal tenu par Mme Davenport est éloquent, mais agrémenté des commentaires historiques et pertinents de l'autrice Ève-Michèle Tremblay, l'ouvrage ouvre une fenêtre spatio-temporelle éminemment instructive. On y apprend, entre autres, la signification des toponymes de langue innue qui parsèment le territoire laurentien ainsi que l'histoire de cette fameuse route, de l'idée première en 1862 jusqu'à son abandon en 1883, avec la venue du chemin de fer reliant Québec à Roberval, en passant par Saint-Raymond et Lac-Édouard, contournant ainsi la chaîne de montagnes (1888).
Comment emprunter aujourd'hui l'autoroute à quatre voies divisées sans penser au « voyage d'enfer » vécu par ces deux anglophones candides ignorant la langue du pays et qui avaient omis de consulter la presse francophone au fait de la réalité?
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