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Critique de VALENTYNE


Ce livre est un recueil de nouvelles écrites par des internautes suite à un concours sur Facebook. le sujet était de raconter une rencontre par le biais de ce réseau social.
Aimant écrire, j'aurais pu répondre à ce concours, si à l'époque j'avais été sur Facebook et si j'avais aussi fait une rencontre via ce site, ce qui à aujourd hui n'est pas le cas. ….mais cela pourrait très bien arriver ;-)
Une vingtaine d'histoires s'enchaînent, où vont se croiser des amis de lycée qui se sont perdus de vue, une fille recherchant son père (qu'elle n'a jamais rencontré et ne rencontrera pas), des cousins, des écrivains, des inconnus, des jeunes, des vieux.

J'ai aimé dans ce livre ces témoignages de « vraies » personnes qui racontent ce que Facebook a changé (ou pas) dans leur vie.
A la fin du recueil, une présentation des différents auteurs permet de mettre en parallèle l'auteur et l'histoire racontée.

Un extrait de "Babeth et Nicolas", une histoire où j'ai aimé le ton lucide et ironique de l'auteur.
A La mort de sa mère, Babeth, une Femme,d'une cinquantaine d'année, s'occupe de son père âgé et raconte :

« Je me charge donc de lui et de ses affaires, je réaménage l'appartement : je change les meubles, je lave, je dépoussière, je range, je me débarrasse de vieilleries j'accroche et je décroche, je trie, je répare les bêtises qu'il fait, et dont il ne s'excuse pas en me dévisageant de ses yeux d'un gris délavé qui m'émeuvent mais ne me voient pas… Je m'ennuie ferme. Cette ambiance monotone et solitaire me propulse sur Internet, comme un oiseau libéré se jette dans l'embrasure d'une porte de cave à l'aspect de fenêtre béante. Internet n'est pas L'espace de liberté démesuré qu'il parait être, parce qu'en réalité, chacun y crée et tente de s'y approprier un monde rêvé en embellissant celui où il vit, tout en tolérant des règles contraignantes mettant un frein à l'imaginaire. Ici tout n'est que rêve illusion, vanité, parfois cauchemar. Y compris l'amitié virtuelle. Surtout l'amitié virtuelle. Notification « une demande d'ajout à la liste d'amis » ….Incroyable comme ce petit icône rouge peut survolter l'adrénaline…. Qui est ce ? Qui donc me veut dans sa liste d'amis ? et surtout pourquoi ? C'est la question mystère qui reste à ce jour sans réponse. Nikodème Barbet (tu parles d'un pseudo à la noix) me veut, moi, dans sa liste d'amis ! Qui est donc ce Nikodème ? Pour ce que Facebook me laisse en voir avant d'accepter l'invitation : Un intellectuel, un vrai de vrai ! un rat de bibliothèque, un amoureux des livres, un autodidacte, un prince de librairie, un « petit » éditeur bien éduqué qui parait être un esprit libre, voire libertaire ! c'est trop beau pour être vrai : il m'aura prise pour quelqu'un d'autre ! mais je m'en fiche, car je vais pouvoir déchagriner mon temps libre en puisant à la source de son érudition . IL a écrit sur mon « mur »………(suite page 82)

Un deuxième extrait : "Claire et Fabien - cinq ans de chimères"
J'ai aimé dans cette nouvelle la réflexion sur l'anonymat possible sur Facebook et l'importance du nom.
Claire « s'éprend » d'un écrivain « rencontré » sur Facebook qui lui trouve un pseudo. Claire devient Céline Dejour, rencontre Fabien à un salon du livre et se met à écrire.
« Ce nom a fit partie de moi à l'instant où je l'ai lu.
J'ai ensuite changé d'identité, face à plus de deux mille personnes pendant deux ans, en parallèles à ma vie réelle. J'ai fait cela pour être anonyme sur la toile, mais aussi pour être quelqu'un d'autre, pour oublier qui j'étais . J'ai utilisé ce nom pour discuter tous les jours avec des centaines de personnes, via le web et le téléphone. J'ai réservé des pièces de Théatre, écrit, publié de petites choses ; j'ai écrit ce nom sur ma carte d'identité comme un pseudonyme , et j'ai fait des actes quotidien de ma vie réelle, fait les courses, parlé à la boulangère, comme s'il s'agissait d'une identité réelle.
Ce nom, ton nom, m'a construite, portée, protégée, comprise puis il m'a excitée, permis de jouir, comme un second mariage sans réalité, entre paternité irréelle et conjugalité.
……
Le poids du nom est aussi lourd que celui d'une naissance. Grâce à toi, j'ai pu dissoudre l'intégralité de mon histoire souffrante.» (suite page 130)
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