AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bendanco


Imaginez que vous êtes un aristocrate britannique de haute lignée, sous le règne de Victoria aux environs de 1865, que vous êtes élu à la Chambre des Communes, que vous avez été Chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances) et comptez le redevenir dès que les Whigs (le parti libéral) reviendront au pouvoir. Que vous tenez particulièrement à instaurer le système décimal pour la monnaie qui fonctionne en système duodécimal (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué). Que peut-il vous arriver de pire ? Vous n'avez pas une petite idée ? Eh bien, c'est d'hériter d'un titre de lord héréditaire. Plantagenêt Palliser (Valois de Rohan ce serait joli à porter non ?), surnommé Planty Pall est dans cette délicate situation dans le quatrième volume de la saga d'Anthony Trollope qu'on appelle généralement « Palliser novels » (les romans Palliser). le titre de lord est en effet incompatible avec un mandat de député, puisqu'on ne peut pas siéger dans les deux Chambres du Parlement. de plus si un lord peut être membre du cabinet, il ne peut s'exprimer devant les Communes. La pairie signifie donc pour le nouveau duc d'Omnium (duc de Tout c'est un joli titre, n'est-il pas ?) la fin d'une carrière politique prometteuse. le personnage récurrent de ces « Palliser novels » n'est en fait que le prétexte pour Trollope de nous montrer cette société victorienne en tout cas son « upper class » dans ses activités les plus diverses : politiques, chasse au renard, mariages arrangés et histoires d'amour. le volume où le drame survient pour Planty Pall est aussi celui où un autre honorable gentleman ancien membre du gouvernement est accusé à tort d'avoir assassiné un de ses collègues. C'est l'occasion pour l'auteur de nous décrire un procès britannique si exotique pour les continentaux. Vous avez peur que tout cela soit un peu austère ? Jugez-en plutôt avec cette description de la visite de Lady Hartletop au chevet du vieux duc d'Omnium mourant qu'elle ne verra pas : « La marquise qui se dandinait plutôt qu'elle ne marchait passa avec la dignité d'un canard. » et plus loin : « Avec son visage large, son double menton ses lourdes bajoues et la moustache qui lui poussait autour de la bouche, elle n'avait guère l'air romantique. Néanmoins, malgré les apparences, une démarche de canard n'est pas incompatible avec un certain romantisme. » Plongez-vous dans Trollope et à moins que vous soyez anglophobe viscéral, vous ne le regretterez pas.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}