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Critique de Christophe_bj


Lapinot se réveille en pleine forêt, habillé d'un pantalon rouge, d'un ceinturon vert à boucle dorée et d'un maillot noir, son casque ailé non loin de lui : il est devenu Astérix, ce qu'Obélix, accompagné d'Idéfix, reconnaît dès la septième case en s'écriant le nom de son compère. Les deux amis vont être entraînés dans une aventure où ils vont rencontrer celui qui se prétend Toutatis, le célèbre dieu gaulois par lequel ils jurent tout le temps. ● En couverture apparaît le terme « parodix », mais est-ce vraiment une parodie d'Astérix ? Ce n'est pas sûr, c'est plutôt une relecture des aventures créées par Goscinny et Uderzo à la toute fin des années 1950. Mais il paraît que pour des raisons juridiques l'auteur est obligé de faire passer l'album pour une parodie, sinon il n'aurait pas le droit d'emprunter les personnages. ● Car on retrouve ici tous les personnages de la célèbre bande dessinée, le chef Abraracourcix, le druide Panoramix, le barde Assurancetourix, etc. Les fondamentaux sont là aussi : les sangliers, les Romains, les bagarres, les jeux de mots, la potion magique, le banquet final etc. ● C'est aussi une vraie aventure, avec ce dieu frelaté qu'est Toutatis. ● Alors, quelles sont les différences ? Lewis Trondheim représente la violence de façon bien plus réaliste : on voit beaucoup le sang couler, certains Romains sont amputés, décapités. ● Pourtant, ses personnages sont représentés de façon plutôt moins réaliste que dans les albums d'Astérix. Outre Lapinot, beaucoup ont des traits zoomorphes ; même Obélix a un appendice nasal animalisé. ● Outre la représentation de la violence, la principale différence est le jeu avec la réalité et le réalisme. Lapinot est censé venir de la réalité et se retrouve plongé dans un univers fictif, même si c'est une fiction que tout le monde connaît. Au début, il croira même à une farce et pensera avoir atterri dans le parc Astérix. ● Or bien sûr Lapinot ne vient pas de la réalité mais de l'univers fictif de Lewis Trondheim pour qui il représente lui aussi un personnage de série. Et c'est un lapin, pas un être humain… Pourtant l'univers dessiné est plutôt réaliste, ne serait-ce qu'en raison de la représentation de la violence, comme dit au point précédent. Il y a donc un jeu entre la réalité et la fiction, d'autant que les albums d'Astérix sont cités et que les personnages en parlent. ● C'est aussi la confrontation entre deux univers fictifs, celui de Goscinny – Uderzo et celui de Trondheim. ● Enfin, on peut se demander si le faux dieu Toutatis n'est pas à l'image du faux auteur d'Astérix qu'est Trondheim ici. ● Bref, malgré les multiples interprétations qu'on peut faire de cet album et les prises de tête auxquelles il peut donner lieu, il est indéniablement moins distrayant qu'un album d'Astérix, même ceux créés par les continuateurs de l'oeuvre, et surtout beaucoup beaucoup moins bien dessiné. On peut même dire que la comparaison en la matière est fort cruelle… ● Donc tout cela pour dire que sans en méconnaître les prétentions intellos (ça ne m'étonne pas que ça plaise à France Culture et à Télérama !) j'ai été plutôt déçu par cet album !
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