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Critique de oceaneclaer


C'est un auteur (Suédois) dont je n'avais jamais entendu parler. Son roman, le buveur de lune au titre poétique à souhait est un livre qui laisse des traces.
Le récit est à la première personne, le narrateur étant Petur, un petit garçon, seul avec Haldor, son papa qui est aussi sa mère, puisque la mère est morte, avalée par la Fretla .
Les critiques parlent de réalisme magique à la Gabriel Garcia Marquez. Je n'irai pas jusque- là, mais il y a bien du fantastique, rien que dans le titre, on le voit : le buveur de lune : « Quelques gouttes de lait de lune tombèrent dans le bol (formé par la coupe de ses mains). Papa se pencha et but. ». Même si c'est le seul passage dans le livre où la lune est bue, le fantastique est distillé dans tout le roman, avec humour, déjanté parfois, par exemple dans la description des membres du gouvernement islandais. En fait, réalisme et imaginaire se confondent, les éléments imaginaires s'introduisent dans le réalisme du roman et tout semble normal. Comment peut-on faire coïncider l'imaginaire et la réalité dans une expérience humaine ?
On aborde ici le côté philosophique, mis en images à travers l'Islande, pays qui n'était pas celui de l'auteur. Cela lui a permis d'approfondir sa réflexion sur l'imaginaire et le réel. L'Islande cochait toutes les cases : une île ; une immensité froide, la mer ; une immensité chaude, le cratère et au milieu la lande. le père - imaginaire est la mer, la mère -réelle est le cratère et Petur la lande, entre les deux. Halldór transforme la réalité pour en faire un rêve dont il est le prince.
L'humeur du livre change dans la deuxième partie, puisque le petit garçon grandit et devient un homme. La scène du ballon est la frontière entre les deux âges. Sa perte le sort de l'enfance, tous les possibles ne sont plus possibles. Etouffé par l'envahissante présence du père, il quitte l'Islande pour vivre à Paris. Leurs relations deviennent conflictuelles, je dirais même cruelles. Et l'on voit lentement le père perdre de sa superbe, entamant une réflexion sur la vieillesse et la mort. Il n'y a plus de rêve, plus de magie, seulement le réel trop vrai.
Ce roman a été pour moi un OVNI, qui me poursuit. Loin des subtilités réelles ou imaginaires, j'ai entraperçu la lente descente d'une vie d'abord flamboyante, jusqu'au gouffre noir du n'être plus. Mais on peut toujours se garder le côté solaire, gorgé de pétillantes réparties, de musique, de poésie, de cuisine, oh! la poétique de la cuisine qui m'a mis l'eau à la bouche, ce panais au gorgonzola que j'ai tout de suite préparé…


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