AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Runi


Runi
28 décembre 2019
Très gros haussement de sourcils dès le premier contact avec cet ouvrage en voyant que le nom de l'auteur : mais pourquoi diable confier un livre sur Constantinople à Stephen Turnbull, spécialiste du JAPON ? Soit ils ont chez Osprey de sérieux problèmes avec la géographie, soit, comme beaucoup d'éditeurs un peu fainéants, ils préfèrent ne pas se donner la peine de chercher de nouveaux auteurs – je doute pourtant qu'il y ait pénurie de spécialistes de Byzance chez les universitaires anglophones ! Carton jaune aussi à Turnbull, qui, s'il avait un brin de sens éthique, refuserait des contrats si éloignés de son domaine.

Cela a-t-il un impact sur la qualité de l'ouvrage ? La réponse est malheureusement oui, et il suffit de jeter un oeil à la bibliographie pour s'en rendre compte. L'auteur y affirme en effet qu'il n'existe aucune publication d'importance sur les murs de Constantinople en dehors du vénérable ouvrage de van Millingen, paru en 1899. Si l'auteur avait été spécialiste du sujet (ou accessoirement s'il savait un minimum faire son boulot d'historien) il aurait su qu'une toute petite monographie d'à peine 400 pages a été publiée en 1980 par Tsangandas Bryon, ce qui aurait quand même permis de fournir des informations un petit peu plus à jour. Comme d'habitude Turnbull se cite aussi abondamment en bibliographie, même si les ouvrages en questions ne sont que très lointainement en relation avec le sujet.
Le désastre se poursuit dans le texte, où les erreurs de chronologie sont très (trop !) nombreuses, le pompon étant décroché lorsque l'auteur confond l'empereur Maximus et l'empereur Maxence ; le fait qu'une telle erreur survive à la relecture montre bien que l'auteur n'a qu'une compréhension assez approximative de la période.

Pour être honnête, tout n'est pas à jeter : dans l'ensemble la description des murs et les explications sur la constructions et la garnison sont plutôt bonnes. En revanche la partie sur les sièges est assez brouillonne et les explications se résument généralement à des citations de sources qui ne permettent pas de se faire une idée précise du déroulement des évènements.
L'iconographie relève quelque peu le niveau, avec des photos de bonne qualité et généralement intéressantes, même si pour une fois j'ai trouvé les illustrations de Peter Dennis assez peu inspirées.

En gros, un livre assez moyen dans l'ensemble, qui parvient à se hisser au-dessus de la moyenne seulement parce qu'il n'y a guère de concurrence en matière d'ouvrage introductif sur le sujet.
Commenter  J’apprécie          12



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}