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Critique de Adenolia


(lu en anglais) - Le récit de Yun Ling, jeune malaisienne de la communauté chinoise, commence au moment où elle quitte son lieu de travail - le tribunal mis en place pour juger les crimes commis lors de la seconde guerre mondiale-, pour retourner s'installer dans les Cameron Highlands, une station d'altitude dans les montagnes du nord ouest de la péninsule de Pahang, entre forêt et plantations de thé.

Elle est très gentiment accueillie par une vieille connaissance, Magnus et sa famille, un Boer du Transvaal venu planter des théiers dans ces montagnes après avoir fui l'Afrique du Sud. Cette jeune personne va demander à un des voisins, un ancien jardinier de l'Empereur du Japon, de lui créer un jardin en mémoire de sa soeur. Il refusera de lui créer un jardin mais acceptera de la prendre comme apprentie pour qu'elle puisse créer ce jardin elle-même.

Alors que l'héroïne apprend les règles et les subtilités du jardin japonais, lieu où le promeneur est amené à découvrir de nouveaux points de vue au fur et à mesure qu'il avance, il en est de même pour le récit.
De nombreux retours en arrière viennent éclairer le lecteur, sur cette soeur morte dans un camp de travail japonais, ainsi que sur la vie de Yun Ling dans ces mêmes camps. Le lecteur découvre alors que l'histoire principale est aussi un flashback, mémoires d'une Yun Ling plus âgée, juge à la retraite de la Court Suprême, à nouveau de retour dans ces montagnes et ce jardin japonais, et qui se remémore son histoire, sa famille, ses voisins et ce qui leur est arrivé dans cette période d'après guerre.

Ce jardin japonais qui obéit à des règles rigoureuses et crée pour offrir des perspectives changeantes au visiteur, devient le symbole de ces personnages. D'une intégrité discutable, ils sont pris entre l'instinct de survie et le devoir, coupables selon les points de vues.

Ce roman historique permet de mieux comprendre la situation en Malaisie après la seconde guerre mondiale. Le récit, fait de retours en arrière à deux périodes différentes de la vie de l'héroïne, est vraiment bien construit. Il y a aussi de très belles phrases sur les jardins japonais.

Mon principal bémol est la crédibilité des personnages malgré leurs imperfections et leurs parts d'ombre ; difficile de concevoir qu'un jardinier de la cour impériale japonaise, aussi maitre d'arts martiaux, graveur d'estampes, tatoueur de talent, et très respectueux des traditions japonaises, prenne en apprentissage une jeune femme malaisienne aussi froide et désagréable et devienne son amant, même si éventuellement il chercherait à compenser les horreurs commises par les japonais. De même Magnus, le Boer planteur de thé, et les autres personnages paraissent tous un peu trop stéréotypés. L'auteur a voulu faire de son héroïne un personnage froid, brisé, incapable d'amour ou de compassion mais à force de dureté, ce personnage manque de crédibilité. Il y a aussi quelques bizarreries, quasiment tous les japonais du]e ce récit sont homosexuels.
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