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Critique de Tachan


Inconditionnelle de Naoki Urasawa, j'attendais ce nouveau titre avec impatience. Oui, je sais le maître a parfois (comment ça souvent ?) déçu avec les fins de ces histoires mais ses univers m'ont toujours embarquée et donc je sais qu'à chaque fois le début de ses histoires me fait vivre un chouette moment.

Kana publie ici son dernier titre en date, encore en cours au Japon avec bientôt 3 tomes, la parution risque donc d'être assez lente chez nous... On y découvre une jeune japonaise qui vit dans le port de Nagoya dans les années 60 et qui va connaitre un terrible drame. L'auteur a décidé de la suivre sur plusieurs décennies jusqu'à un événement clé qui aura lieu en 2020 et par lequel s'ouvre le titre.

On retrouve ainsi d'emblée les marottes du mangaka, à savoir nous proposer un récit plein de suspense et de mystères où il nous faudra résoudre une énigme un brin surnaturelle, dans un monde pourtant 100% réel. Pas de souci pour moi, il n'en faut pas plus pour m'embarquer à bord. En plus, Urasawa est une fois de plus un dieu de la narration. Il fait défiler les personnages, les événements et les rebondissement avec une fluidité et une facilité rarement rencontrées. C'est simple et terriblement efficace chez lui au point de paraitre facile alors que ce n'est pas le cas pour tous ses camarades mangaka.

L'héroïne, qui nous entraine dans cette nouvelle histoire, est typique des personnages qu'il aime mettre en scène. C'est une petite fille pleine de vie, espiègle, forte tête et au fort caractère, qui ne se laisse pas abattre malgré sa vie pas toujours toute rose. Elle est solaire ! On découvre d'abord la ville de Nagoya, du moins les abords populaires du port, à travers ses yeux d'enfant, alors qu'une tempête se prépare. L'ambiance est posée. On sent cette tempête arriver. On devine qu'un drame va se jouer. C'est très bien fait.

Au milieu de tout ça, elle fait une rencontre qui va tout changer, un ancien pilote d'avion pendant la guerre, qui a du mal à se réadapter à la vie civile. Urasawa en profite mine de rien pour nous faire une critique du traitement fait aux anciens soldats après une guerre. On sent bien toute la tristesse et la détresse de ce personnage qui n'a vraiment pas eu de chance dans la vie. La rencontre entre les deux est donc un signe du destin pour les sortir de leur misère et le drame qui se joue leur en donne l'occasion. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur amène tous ces petits moments et tous ses personnages à converger vers un beau moment de solidarité donnant plus de sens à leur vie.

On retrouve également d'autres thèmes chers à l'auteur dans ce nouveau titre avec ses goûts pour la musique, le sport, les engins mécaniques, les possibles créatures fantastiques, mais également son besoin de parler des enfants malmenés mais plein de vie, de la misère sociale qu'on peut transcender pour réaliser ses rêves et sûrement d'autres choses que j'oublie. On sent donc encore fortement la pensée de l'auteur derrière ces pages.

Graphiquement, il n'y a rien à redire. J'aime le style de l'auteur, les gueules qu'il sait offrir à ses personnages, la vitalité qu'il leur confère et son sens de la mise en scène. C'est tout en finesse et pourtant tout trouve justement sa place. Les décors sont importants donc détaillés pour mieux nous plonger dans l'ambiance. Il s'essaie également par moments à quelques métaphores graphiques un peu grossières mais réussies.

Avec Asadora, Urasawa démarre une nouvelle série qui me semble prometteuse. Cependant nous ne sommes que dans ses prémices et l'histoire pourrait prendre encore bien des tournures que je n'ai pas imaginé, surtout avec l'imagination de l'auteur. Je note pour le moment le mystère autour du monstre, l'intérêt de l'héroïne pour la musique et ses prédispositions pour le sport, ainsi que les conséquences du drame qui vient de se jouer, autant de pistes pour la suite ;)
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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