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Critique de Nemorino


Chers babeliotes ! Si un livre est un repas, j'adore vous servir mes mises en bouche ! Je vous présente donc mon nouveau livre.

Comment changer de ton sans même faire un bond ? Je change de démon : je pense à Odessa ! Et j'entends des accords : l'alpha et l'oméga. Parce qu'avec ma terre, avec mon Odessa, j'ai coupé le contact sans couper le cordon. Je change de cantor, je change de temps fort, je comble des temps morts, je vais jusqu'aux transports. Je pense à mes mentors, les mouettes du vieux port, même au conservatoire, oui, qui m'a fait tant croire. Car avec le recul, l'amour ne fait qu'accroître…
Je dédie ce recueil de poèmes aux gens d'Odessa, des intellectuels enfouis dans leurs labos scientifiques ou camouflés dans la musique et ne pensant qu'à une seule chose : que Dieu nous garde des chaires, des postes, des responsabilités et d'autres corvées du pouvoir !
Quand un nom vous turlupine et vous lui cherchez des rimes cela vous mène très loin ou vous fait faire les foins. La rime est tel un reflet, un reflet de vérité, ou la valise à soufflet, car tout dépend du doigté. Odessa couci-couça, Odessa le mimosa… Je n'écoute que mon coeur et cela fait parfois peur. Un voyage sans voyage, un curieux pèlerinage, un travail de détective pour trouver l'île fictive. Un séjour dans le passé sans quitter ce cher présent, un refuge menacé contre mes anciens tourments. Tomber sur un vieil herbier me fait noircir du papier… sauf si c'est la clé du puzzle qui me transforme en rappeuse ! Cela n'a rien d'un système, dit votre air dubitatif, mais voici mon chant cursif qui est simple comme un ch't'aime. La naïveté qui sauve et qui fait tomber aux pièges, toujours la même matrice, c'est l'essence créatrice ! La naïveté qui flotte, tout comme un bouchon de liège, la naïveté qui ôte l'inaction aux griffes fauves…

Odessa… Ce n'est pas une valse à danser mais le souvenir d'une valse. Ce n'est pas une ville à habiter mais le sentiment d'un lieu. Nous sommes là au coeur du sentiment le plus intime. Odessa serpente comme une tentation. Odessa miroite au soleil. Mais Odessa du farniente n'existe plus. La réalité et le présent sont sombres ou mélancoliques. Je vois net mais n'ose rien conclure, ce qui donne à cette oeuvre l'apparence de l'inachevé.
Après le cycle poétique « Souviens-toi de ton Odessa », comme après un trou normand, s'ouvre une série de poèmes divers avec une prédominance du thème « le poète et la poésie ». Curieusement, le piano est omniprésent dans les deux parties de l'ouvrage. Est-il le refuge contre le trop de paroles ou une beauté absolue ?
Quand le poète et la poésie deviennent des héros à part entière, cela donne des poèmes très divers. Que d'événements dans un miroir lorsqu'il se charge de vision… Cela rappelle aussi Picasso dont le thème de prédilection était le peintre et son modèle. le poète aime dire « je » mais il parle de lui également en troisième personne. Parfois même, il se tutoie ! Vive sa verve satirique, sa verve chevaleresque, sa verve hystérique, sa verve carambolesque, sa verve capricieuse, sa verve aboyeuse, sa verve intarissable quoiqu'indébroussaillable ! Et si c'est une poétesse, de ses poèmes elle se confesse… Ses vers s'emboîteraient l'un dans l'autre comme des matriochkas, des poupées russes, si on les rangeait par taille dans l'ordre décroissant !
Je soumets à votre écoute et votre regard ces vers, blancs ou colorés de rimes, et parfois une prose poétique, accompagnés de mes photos maritimes. Mes souvenirs se cachent aux coins des coquillages éparpillés dans le monde selon une géométrie mouvante. Mes souvenirs se lisent et s'épurent dans les délicates nervures des pierres et du bois…
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