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Critique de bdelhausse


Cette BD est née d'une rencontre. A ma droite, Jean van Hamme que l'on ne présente plus. A ma gauche, Guy-Bernard Cadière, chirurgien, précurseur de la laparoscopie et de la chirurgie à distance. A centre, le docteur Denis Mukwege, prix Nobel, l'homme qui répare les femmes.

Si seulement il pouvait vraiment les réparer... les dégâts sont tellement atroces. On sait que la guerre se pratique sur le principe de la terre brûlée... Raser les villages, brûler les cultures, piller les réserves... Au Sud-Kivu, dans cette guerre qui arrange bien les pays développés, on détruit les femmes et les enfants. Vieil héritage, sans doute, de la pratique initiée par Léopold II, roi des Belges qui possédait le Congo et le Rwanda (dont il avait financé la "déocuverte") et dont il avait fait don à la Belgique. On coupait les mains, les pieds... aussi sûrement que l'on coupait les palmiers pour l'huile qui fit la gloire de la marque Palmolive... Je m'égare, mais pas tant que cela.

Kivu, la BD, est l'aboutissement de toute cette Histoire. La préface de Colette Braeckman le montre rapidement. le pays le plus riche du monde est savammant orchestré en un chaos sauvage qui arrange bien tout le monde. Dirigeants occidentaux et dirigeants congolais. de Mobutu à l'uranium de la bombe qui plongera sur Hiroshima... de Lumumba assassiné au coltan que le Rwanda récupère au Kivu congolais "en stoemelings" (c-à-d ni vu ni connu)... on est dans une très sale affaire.

C'est sur cette triste réalité que Van Hamme et Simon élabore une histoire mettant en scène un jeune diplômé belge, idéaliste et naïf (c'est un peu la même chose, non?) qui va être projeté au Congo et va avoir une révélation... C'est sans doute un peu fleur bleue, mais on peut comprendre les auteurs. Ils effleurent la réalité, il n'en faut pas davantage... c'est déjà difficile à supporter par moments.

On ne peut que louer les qualités des docteurs Cadière et Mukwege, qui opèrent régulièrement dans un hôpital protégé par la Monusco. On doit aussi rappeler que le successeur du docteur Mukwenge a été abattu... et que celui-ci fait encore l'objet de menaces de mort. Car son travail ne s'arrête pas à la chirurgie, comme le montre fort bien la BD. Il y a un travail social, psychologique, économique de reconstruction des femmes. Et cela aussi dérange ses opposants. La terre brûlée, pour sûr, elle est dans le crâne de ces opposants.
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