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Critique de Franz


Franz
17 décembre 2023
Bien vu !
Cinq jeunes sexas, plus proches de la Bérézina que de la retraite dorée, en fin de course et au terme de leurs illusions, se connaissant depuis l'enfance et se disant unis comme les doigts de la main, le « club des cinq » se retrouve chez Julien, poète à ses heures et nègre dénigré, afin de se rincer l'oeil en coeur à l'aide d'un télescope braqué sur la fenêtre d'en face. Plus performant que les lunettes qui font voir à travers les habits, l'engin fureteur expose aux amis mateurs un Peep show gratuit. Une jolie femme entretenue et en petite tenue reçoit. le striptease est donné mais la pornographie hardcore est privée, rideaux tirés. Marcello, cuistot maqué en manque, l'un des cinq, va faire la connaissance de Jo, la femme en fesse d'en face. Il l'amène à un cocktail au grand dam des messieurs. Finalement, Jo va accepter d'être entretenue par la fratrie qui se dépense sans compter, au-delà du raisonnable. Un terme est mis aux rapports amicaux et sexuels mais Jo finit par éprouver de la tendresse pour ces hommes sincères dans leurs élans. Elle leur révèle, avant de les quitter, une arnaque immobilière en cours. Son ancien amant ne s'était pas caché de l'exposer devant elle, la croyant incapable de cogitation. Les cinq amis vont essayer de redresser la barre quelle que soit la tournure prise, contre vent mauvais et marée traîtresse.
Jean van Hamme recycle tous ses écrits. Initialement prévu comme scénario de téléfilm, le télescope a été édité en 1993 puis adapté en bédé quinze ans plus tard. On peut d'ailleurs retrouver dans l'album un découpage cinématographique avec arrêt sur image. le procédé permet à l'auteur d'exposer le profil psychologique du personnage qui va entrer en scène. Comme à son habitude, le scénariste belge ne brille pas par l'étude psychologique des protagonistes et les grosses ficelles ont la peau dure. L'histoire est totalement invraisemblable. Il est difficile de concevoir que des hommes lambda puissent devenir de redoutables bretteurs, capables de parer et d'anticiper les coups de politiciens retors, largement aguerris et sans aucun scrupule. le happy end des papys est tiré par la moumoute. le dessin du néerlandais Paul Teng, réaliste et fouillé, bien charpenté, n'est pas pourtant totalement emballant. En dépit des critiques inévitables, le one shot de 86 pages se lit sans aucun déplaisir. Les rebondissements vaudevillesques ne se font pas uniquement sur des matelas Epeda multispires. L'arnaque financière et le jeu de dupe sont habilement menés. Van Hamme connaît bien ce domaine et y excelle. le lecteur apprécie toujours que les méchants soient punis et fessés en public alors que les bons bénéficient d'une remise de peine même si la vraie vie ne joue jamais les partitions de cette manière.
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