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Critique de aa67


Le grand départ annoncé avec cet après inconnu, puis ce fichu manque.
Du statut de père en combat contre son cancer depuis 2 ans, le père d'Adèle van Reeth passe à ceux que l'on appelle en fin de vie. Terme qui sous-entend qu'on ne sait pas quand le malade va nous quitter, comment il va le faire, ni si nous serons à ses côtés le moment venu.
L'autrice a commencé l'écriture de ce livre en se disant que cela ne changerait rien, ne guérirait rien, mais que le besoin de mettre cet évènement à plat se révélait impératif pour elle. Même allaiter son enfant pendant qu'elle tape le texte sur l'ordinateur ne la freinera. Faut que ça accouche.
Dès les premiers mots, les premiers chapitres nous sommes plongés dans l'environnement et la tête d'Adèle van Reeth. Elle est à vif, cette période puis la perte l'ont massacré.
Elle en est devenue plus humaine pour moi qui la considérait comme un être froid, hautain, trop affirmative à chaque fois qu'elle prenait la parole lors des émissions littéraires, émissions qu'elle animait avant de devenir Directrice à France Inter.
Quelques redites dans ce livre, beaucoup même, mais on peut lui pardonner ; elle avait besoin de le dire avec toutes sortes d'images, tout type de mots, sous tous les angles

Quelques citations parleront mieux que tout ce que je pourrais commenter de ce témoignage.
« Il existe une tristesse sans consolation. Un état d'âme puissant et indépendant de toute causalité explicite. C'est l'inconsolable, ce sentiment de perte qui persiste, la certitude qu'il manque quelque chose à notre vie, comme si nous n'étions pas complets et que cette incomplétude originaire naissait non pas de la frustration, ni de la colère, mais un chagrinais nom, sans visage. »
« Cette tristesse peut devenir une histoire d'amour toxique. »
« Il y eut tellement de rendez-vous d'où je pensais sortir en larmes, je redoutais le rendez-vous de la -dernière fois-, …une situation d'urgence qui dure deux ans ça consume combien de réserve d'énergie, sans doute celle qui était prévue pour les dix prochaines années, j'ai tout cramé, j'ai tout donné… ».
« Je m'adresse à toi, enfin, je rassemble mon courage et j'écris, sans avoir de message à te délivrer …ce qui me manque, c'est un type de présence que j'ai encore, mais qui a changé depuis que l'horizon de ta disparition s'est dessiné dans ma vie. »
« Voilà un an que tu es mort. Un an que le monde n'est plus le même….Je prends la mesure du temps qui coule sans toi . »
« Mon papa, je voulais te dire que je vais bien …je compose…mes larmes coulent moins…c'est ta manière d'être resté au monde, un grain de sel au creux d'une larme.»

En un mot, j'ajouterais ; on survit, ça oui, mais comment ? À quel prix ? Jusqu'à la prochaine perte d'un être cher dont l'absence mérite elle aussi tout notre amour, toute notre tristesse.
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