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Critique de PegLutine


Prenez un mec genre looser absolu, antihéros et alcoolique, manifestement incapable de se débrouiller seul dans la société. Sauf que ce looser s'est donné une mission essentielle: publier de la poésie, sa propre poésie, son fanzine à lui! Maintenant laissez-vous embarquer par Fante: vous savez déjà qu'il va tout rater, il va tout gâcher, il va mettre sa vie (et d'autres!) en danger mais jamais, jamais, jamais il ne reviendra sur son objectif absolu: écrire de la poésie.
Je l'aime d'une certaine manière ce personnage de BD: il a un faux air de Jim Morisson en 1970, il est aussi énervant qu'attach(i)ant, il a gardé malgré toutes ses errances une conviction absolue qui ne peut pas être ébranlée: il n'est pas reconnu comme écrivain à sa juste valeur. Alors il boit, il écrit, il zone, il fait du chantage à sa mère pour qu'elle lui laisse utiliser une carte de crédit, le temps qu'il devienne un écrivain. Oui pour Fante, ce n'est pas son talent qui l'empêche d'être publié et adulé, c'est la société qui ne fait pas de place aux artistes et qui les musèlent à cause de l'argent.
C'est naïf, exagéré, et utopique; il traîne, il se vautre, et il nous fait visiter les envers de décor. Vous ne le connaissez pas encore? Voici l'intégrale des aventures de Fante, poète méconnu et marginalisé, mais poète jusqu'au bout!
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