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Critique de BazaR


L'anthologie 2016 du festival des Imaginales voulait audacieusement associer deux archétypes qui se croisent rarement. Les auteurs, essentiellement francophones, avaient pour cahier des charges d'écrire des nouvelles faisant intervenir des fées et des automates. En dehors de cela, c'était open bar.
Des fées et des automates, ben, voyons ! Comme si ces archétypes avaient l'habitude de se côtoyer tous les jours dans l'imaginaire. Sacré gageure !
Eh bien je l'avoue, je suis époustouflé par le talent mis en oeuvre par les plumes qui ont participé à l'exercice. A des degrés divers, j'ai vraiment apprécié 90% de ce que j'ai lu. La variété des ambiances, des tons, des époques, l'imagination employée pour cuisiner les thèmes ont ajouté au sentiment de partir pour un long voyage débridé aux multiples escales. Je ne connaissais pas 70% des auteurs et je peux vous dire que ma PAL virtuelle est à l'agonie.

Mon top 3 (dans l'ordre ou le désordre) comprend :
* Fabien Cerutti (Le crépuscule et l'aube) qui nous fait assister, dans son univers uchronique médiéval du Bâtard de Kosigan, à la lutte de Faërie contre l'Humanité. Une interprétation fusionnelle fée/automate. C'est épique, rythmé en crescendo avec succession de plus en plus rapide des points de vue. Je n'ai pas encore lu les romans, mais là je n'ai plus le choix.
* Adrien Tomas (L'énergie du désespoir) Cette fois une relation déséquilibrée entre automates et fées, mais surtout une vision péjorative de l'humanité qui utilise à outrance toutes les ressources dont elle peut s'emparer pour favoriser son bien-être. L'inventivité de ce récit m'a emporté.
* Gabriel Katz (Magie de Noël) qui nous prouve qu'il sait décrire un monde dystopique dans lequel je n'aimerais pas vivre mais dont il n'est pas improbable qu'il advienne dans un futur proche. Les automates ressemblent plus à l'image traditionnelle. La fée… aaah non, je ne dirai rien. Ça fait partie du coup de théâtre de la fin.

Juste en dessous, dépassé à peine d'une courte tête, il y a un peloton de très bonnes nouvelles. Je citerai Pierre Gaulon (Le tour de Vanderville) qui, dans une foire du fin fond du limousin, met face à face deux numéros réussi d'imitations de comportement humain. Mécanique ou magique ? Pierre Bordage (AuTOMate) qui détourne un peu le cahier des charges pour nous parler, avec son talent habituel, de la médiocrité humaine dans notre quotidien. Et bien sûr Lionel Davoust (Le plateau des chimères) et sa nouvelle pierre de conquête de l'empire d'Asreth dans l'univers d'Evanégyre, où comme dans La Volonté du Dragon, c'est la ruse qui va être victorieuse.

J'avoue n'avoir été déçu que par Nabil Ouali (Al'ankabût) qui, malgré sa belle plume, oublie de parler du contexte de son récit, ce qui m'a empêché de comprendre ce qu'il se passait et pourquoi.

L'anthologie présente donc une grande variété d'ambiances et d'interprétations des fées et des automates : de la vision traditionnelle au détournement de concept, de la fusion/collaboration à l'affrontement/esclavage. La plupart du temps, l'humanité apporte ce qu'il y a de MAL dans le récit.

Je remercie boudicca dont la critique a attiré mon attention, et Lionel Davoust qui, en me twittant que le recueil contenait une nouvelle sur Asreth, a fini de me convaincre. Et c'était carrément une bonne idée.
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