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Critique de Lhotseshar


Mermère est un roman publié une première fois en 1978 puis en 1995, en plein développement d'une conscience nouvelle autour de l'écologie et de l'importance de l'écosystème marin. ActuSF a récemment réédité ce livre sous une version revue, pour permettre aux lecteurs qui seraient passé à côté depuis tout ce temps de se plonger dans cette oeuvre.
Le récit commence par l'entrée difficile de Horn, jeune « Noé », sorte d'humain pouvant vivre dans l'eau, au sein de sa communauté du Volcan. Ce groupement d'individu est établi ici dans une sorte de bulle sous-marine protégée, mêlant les noés à divers animaux comme les dauphins, marsoins, et baleines, dans un écosystème très riche de corail, d'algues et de roches. Noé va voir partir sa mère, énigmatique humaine sage et ancienne astronaute, pour ne plus revenir, puis son père s'effacer radicalement. Il va devoir endosser le rôle d'un guide pour sa communauté, devant défendre son peuple contre les agressions des hommes qui ne tolèrent pas leur existence et les considèrent même comme des terroristes. Au cours de voyages, il va aussi se plonger dans l'histoire de la création des noés et des mystérieux okams, faisant des noés ce qu'ils sont, découvrant des lieux emblématiques pour son peuple, de nouveaux alliés, et allant vers des contrées qu'il ne connaissait pas.
Si la thématique m'intéressait beaucoup avant de commencer le livre, j'ai eu énormément de mal à m'immerger dans l'oeuvre, pour plusieurs raisons. Tout d'abord l'écriture en elle-même, à laquelle je n'ai pas accrochée. J'ai eu beaucoup de mal à me représenter les descriptions et à suivre le fil proposé. Je ne suis pourtant pas ignare en matière d'océanographie, mais je n'ai pas ressenti la fibre que l'auteur aurait dû transmettre, en grand amoureux de la mer qu'il est. Les personnages ensuite ne m'ont pas beaucoup parlé : on ressent certes une grande générosité et une grande empathie chez les noés, mais ils manquent selon moi de quelque chose pour les rendre plus intéressants. Je me suis plus attaché à certains dauphins ou autres animaux marins, qui sont présentés comme presque plus humains, ou au moins plus empathiques, que les noés, mais c'était peut-être un des objectifs de l'auteur.
Evidemment, le roman est centré sur la thématique de la protection du milieu marin, de toutes ses espèces, et le profond respect que l'homme doit avoir à son égard. En 1978 cette vision était sans doute assez avant-gardiste, elle est aujourd'hui d'autant plus cruciale. le texte est ainsi une sorte d'utopie, d'harmonie quasi impossible à trouver entre l'homme et la mer. Il donne des pistes, et cela passe avant tout par une préservation de la ressource marine. On ressent aussi une grande inspiration de l'oeuvre de Frank Herbert Dune, avec les Noés, sorte de Fremens modifiés par les algues, qui chevauchent des baleines pour se déplacer loin, et suivant un guide spirituel qui veut faire évoluer le monde. On note même des dialogues du type « parle-moi du Volcan, ton monde natal » demandé par son amie à Horn, transposition assez fidèle du « Usul, parle-moi de ton monde natal »…
Mermère est une lecture intéressante, mais qui demande une bonne dose d'imagination pour suivre l'auteur dans ses visions. le livre offre une fable écolo qui résonne sans doute encore plus à l'heure actuelle que lors de sa parution initiale. Malgré cela, j'ai vraiment eu du mal à accrocher au texte, qui part un peu trop souvent dans des envolées limite oniriques et se détache de l'histoire au point de perdre le lecteur en route.

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