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Critique de MonsieurHyacinthe


J'ai lu "Blessure d'amour-propre" avant celui-ci (sorte de "suite"), complètement conquis par le ton. C'est donc avec fringale que je me suis jeté sur LE livre le plus célébré de l'oeuvre de Martin Veyron dont je suis friand pour bien des aspects (chronique sociale, sexualité débridée, humour ravageur, phrasé travaillé, amusement autour de la langue française), le livre qu'on se passe sous le manteau comme un précieux sésame au plaisir féminin.

Contre toute attente, à l'image des "Tontons flingueurs" de Lautner et Audiard, je reste franchement sur ma faim, et trouve bien plus de qualités et nuances dans d'autres oeuvres moins mises en avant (les aventures de Bernard Lermite, Marivaudevilles de jour, Cru bourgeois, Blessure d'amour propre). J'ai malgré tout dévoré l'ouvrage, non sans pensées coquines, mais je m'attendais à plus de raffinement dans la forme et le scénario. Un peu vieillotte, le fruit d'une époque, les propos sont truffés de remarques machistes ou réac, qu'on ne retrouve pas dans la suite de son oeuvre. Le féminisme libérateur me semble à des années lumière. La facilité avec laquelle tout le monde s'offre semble peu crédible, tout est très simple et ne défend pas grand chose d'autre que le sujet évoqué. Dommage.

Première excursion dans l'oeuvre du Docteur Grafenberg (et son fameux point G), Martin Veyron ne fait pas toujours dans la mesure ici. Certaines blagues sont étonnantes, franchement crues et cul, vulgaires, potaches, il n'évite ni mauvais goût ni vannes faciles. J'ai connu l'homme plus nuancé et usant volontiers de tournures verbales plus colorées ou imagées pour faire passer son message. L'impression première est vraiment celle d'une récréation pour Martin, un livre sans censure, incorrect et outrancier. J'imagine cependant le séisme d'une telle oeuvre à l'époque, le côté avant-gardiste de la chose, l'aspect quasi ludique de l'information, et ne juge pas cette inclinaison qui se défend. Une fois ce parti-pris accepté, tout roule. La bande dessinée reste drôle et impertinente, 50 pages qui se lisent sans mal, avec des hauts et des bas (résilles tombés).
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