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Critique de docline


Découvrant par hasard le décès d'une ancienne camarade de classe, me vient à l'esprit le texte de
"L'évadé":
Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler les pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.
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Je me dis que ce surdoué qui savait qu'il ne vivrait pas vieux s'était donné le temps de vivre plusieurs vies, qu'il nous avait fait le cadeau de la musique de ses mots qui revivront encore et toujours à chaque relecture, à chaque réécoute des chansons.
Je ne sais pas si la mort existe vraiment.
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