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Critique de Playmo44


Après avoir coulé des jours heureux dans la maison qu'elle habitait avec son défunt mari, une octogénaire vend sa demeure pour intégrer une maison de retraite afin de finir ses jours. Commence alors pour Yvonne, une nouvelle vie ponctuée d'activités collectives avec les autres résidents et de visites de ses proches pour lui changer les idées. Cette petite grand-mère va se faire de nouveaux amis notamment Paul-François, alias PF qui va lui donner un peu de bonheur malgré les circonstances. Progressivement, la maladie tapie dans l'ombre, lui « grignote » petit à petit la mémoire…

Je remercie Babelio, Pierre Krause et les éditions Bamboo de m'avoir donné l'opportunité de lire cette BD, dans le cadre d'une opération Masse Critique. Bien que cette oeuvre douce-amère soit emprunte de mélancolie, il s'en dégage beaucoup d'humour et d'esprit de révolte. Cette grand-mère rigolote se « sent partir » mais se bat pour garder « ses esprits » et réaliser un dernier baroud d'honneur avant que « le rideau se ferme ». Sévérine Vidal, auteur ayant débuté sa carrière dans la jeunesse, signe ici un scénario « mature » sur les affres du vieillissement et de la maladie insidieuse qui efface progressivement les souvenirs. Il est difficile de traiter d'un sujet dramatique (la fin de vie) en réussissant à faire sourire le lecteur. On est ému tout au long des pages en lisant l'histoire d'Yvonne, cette grand-mère combative.

Le fait de réaliser une bande dessinée sur la vie en Ehpad n'est pas forcément novateur car de nombreuses oeuvres traitent déjà de ce sujet. Ce qui fait la différence ici, c'est que la scénariste est repartie de ses rencontres avec des résidents de ce type d'établissement, lors d'ateliers d'écriture qu'elle anime depuis quelques années. Etant moi-même soignant, j'ai trouvé que beaucoup de choses étaient assez justes dans le récit. Les touches d'humour font un peu oublier la dure réalité où le temps qui passe lentement et la maladie sont monnaies courantes, en ajoutant un peu de légèreté.

Victor L. Pinel, dessinateur espagnol que l'on a vu récemment dans « Puisqu'il faut des hommes », également dans la très bonne collection « Grand-Angle » exacerbe la sensibilité de l'oeuvre, grâce à un coup de crayon poétique. Cela commence dès la couverture avec la mise en scène et une prédominance de bleu. le trait semi-réaliste de l'artiste ne cherche pas à embellir outrancièrement la vieillesse, mais il montre la réalité des visages marqués par les vestiges du temps. Les personnes âgées sont sublimées par des couleurs assez douces ainsi qu'un découpage de case alternant entre structuré et « aérien ».

J'ai apprécié cette bande dessinée qui m'a touché par la tendresse et l'humour qui s'en dégagent.

Lien : http://www.artefact-blog-bd...
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