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Critique de MAPATOU


Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions GrandAngle pour l'envoi de ce très beau roman graphique.

Yvonne, 80 ans, après le décès de son mari, doit se résoudre à vendre la maison dans laquelle elle a vécu pendant 60 ans et à aller vivre dans un EPAHD.

« J'ai eu 20 ans ici, un mariage sous le tilleul, mes cheveux retenus en queue de cheval. J'ai eu 30 ans ici, et quatre fois le ventre gros. Trois bébés qui ont grandi, comme on court dans les hautes herbes. Et l'autre, celui qui n'a pas vécu, est enterré plus loin. Nous n'avons pas fleuri sa tombe. J'ai eu 40 ans ici, un monde à mener à la baguette, avec le sourire. Et puis des années douces, le rire de mon homme, sa calvitie et ses mains baladeuses. J'ai eu 50 ans ici, sans jamais craindre les lendemains. J'ai eu 60 ans, la fête un jour d'orage, et 70 ans, la marche plus lente, toujours main dans la main avec lui. J'ai eu 80 ans ici, Henri avait disparu quelques mois avant et les enfants me disaient « tourne la page ». Depuis, j'avance en manquant de tomber à chaque pas, puisque chaque pas m'éloigne encore de lui. Je n'aurai plus rien ici, aucune fête, aucune chute, plus aucune nuit d'amour. Je n'ouvrirai plus les volets sur le matin frais. Je ne m'assiérai plus, un verre à la main pour contempler le soleil se coucher. Je pars.«

Elle est encore en bonne santé et jouit de toutes ses facultés mentales. Ce qui rend son installation dans cet endroit d'autant plus difficile.

Au fil des jours qui s'étirent avec lenteur, Yvonne va se lier d'amitié avec d'autres résidents qui, comme elle, sont désireux de profiter de ce qu'il leur reste de bon à vivre, allant jusqu'à fuguer tous ensemble.

Séverine Vidal, qui anime des ateliers d'écriture en EPAHD, et Victor Pinel, dessinateur, ont su rendre avec un grand réalisme la vie des résidents de ces structures. Si la tristesse apparaît à certains moments, les pages sont toutefois remplies de chaleur humaine, tendresse et humour.

« le plongeon » nous invite aussi à une réflexion sur la vieillesse, les dernières années d'une vie et sa lecture n'est absolument pas triste. Comme le dit la 4ème de couverture : « Un EPAHD, des fesses, de l'amour et des rides ! »

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