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Critique de Jazzynewyork


Pour ces quatre meilleurs amis corréziens, l'été de 1987 se présente sur de merveilleux auspices. Fuyant les touristes qui ont envahi la région, ils préfèrent, faire bande à part, et rester entre eux. D'autant plus, qu'ils viennent de dégoter un chouette endroit, dont le propriétaire, un marginal plutôt sympathique accepte leurs présences, à conditions qu'ils restent discrets sur ce lieu privé et secret.

“ Nous étions des marins ayant découvert une île déserte, porteurs d'un secret partagé qui, nous le sentions, nous liait un peu plus. ”

Pendant ce temps-là, en région parisienne, deux potes braquent des convoyeurs de fonds. Un des braquages tourne mal, les obligeant à fuir la police tout en abandonnant leurs rêves d'une nouvelle vie.

“ Ils vagabondent sur des départementales et des petites routes à peine plus larges que leur voiture. Les seuls mots que Jacques prononce sont des ordres de copilote « à droite, tout droit, à gauche ». Antonio préfère rester silencieux car il a peur de ce qu'il pourrait dire. Peur de la manière dont ça sortirait, du résultat de leur équipée. Toute la journée la Renault mouline sur des chaussées décor, tortueuses, ombragées ou mises à découvert par des pâturages festonnés de moutons ou de vaches beiges placides. […] Les deux hommes savent à peu près où ils se trouvent, mais ces noms sur la carte ne leur disent rien. Tout est exotique. Des bleds à coucher dehors […] Un pays boursouflé de nature, presque entièrement dépouillé de toute activité humaine. ”

L'été poursuit son chemin, apportant son lot de souvenirs, bons et mauvais, car lorsque certains chemins se croisent, la violence venue d'ailleurs peut très vite amener son lot de douleurs dans les contrées reculées de France et réveiller le passé endormi.

Sébastien Vidal nous offre une immersion en terre corrézienne sous haute tension, confrontant le monde rural à des citadins sans foi, ni loi.

Avec style, alternant les lieux et les personnages, semant les indices laissant le suspens s'installer, et l'histoire prendre forme, permettant à cette jeunesse de profiter de leur dernier été avant l'entrée au lycée, et aux malfrats de commettre l'irréparable sans véritable préméditation dans leur précipitation de fuite.

L'ombre des braqueurs envahit l'espace, laissant présager un voile de noirceur vers la jeunesse si lumineuse, quand la violence met fin à l'insouciance.

En toile de fond, l'amitié, la vraie, celle qui unit pour la vie une bande de jeunes, dans un village avec son lot d'histoires, de rumeurs, de non- dit.

Sans oublier la nature, omniprésente, apaisante très chère à l'auteur.

Sébastien Vidal en impose, avec une écriture aussi travaillée que son histoire, rendant son récit authentique, à travers une belle galerie de personnages, au coeur de la campagne qui l'inspire tant. Un véritable page- turner, qui ne manque pas d'émotions, ni d'intrigues, laissant la noirceur éteindre la lumière pour découvrir enfin Où reposent nos ombres.

Du rural noir comme j'aime en trouver sur mon chemin.
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