En allant visiter le musée Ingres hier à Montauban, je n'imaginais pas la surprenante découverte qui m'attendait, celle d'un artiste que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam et qui m'a beaucoup intriguée.
Il s'appelle Marcel Lenoir, né Jules Oury, montalbanais lui aussi comme Ingres, le musée de Montauban lui a réservé une exposition en 1994, dont témoigne cet ouvrage.
Né, donc à Montauban, en 1872, dans une famille d'orfèvres, il est d'abord attiré par l'enluminure et très jeune « monte » à Paris, où ses enluminures remporte un certain succès. Mais très vite il explore d'autres voies que le symbolisme : néo-impressionnisme, pointillisme, figuration, cubisme… ce qui fait que l'ensemble de son oeuvre présente une grande diversité dans les thèmes traités que dans la manière. Excellent dessinateur, et portraitiste, l'homme par contre se distingue par un look (on l'aurait nommé hier « baba cool » ou « soixantehuitard) et une personnalité peu commune, son caractère farouche, sans compromission, son goût pour l'isolement, son intellectualisme, son intransigeance, sa vie bohème faite de dénuement volontaire, ses rebellions face aux critiques, lui vaudront bien des rejets, et je ne suis pas loin de penser que le confinement régional de cet artiste trouve là en grande partie une explication.
Il n'empêche que Américains, Anglais, Japonais, des journalistes du monde entier viennent aujourd'hui jusqu'à Montricoux (Musée de Marcel Lenoir, Château de Montricoux Tarn-et-Garonne) pour le seul plaisir de découvrir Marcel Lenoir, que la plupart de ses oeuvres se retrouvent dans des collections privées, parfois prestigieuses, et qu'en son temps Rodin lui acheta plusieurs dizaines de tableaux et dessins.
Personnellement, mis à part ce qui relève de son aspect mystique pour quoi je n'ai que peu de goût, j'y ai fait de belles découvertes.
A défaut de ce livre que je n'ai trouvé nulle part ailleurs qu'au musée Ingres, à découvrir : www.marcel-lenoir.com
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