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Critique de Milllie


Pupetta, la si jolie "petite poupée", née dans une famille pauvre du Naples des années 50 sous l'autorité un peu despotique d'un père mafioso, est prête à se rebeller pour mener la vie qu'elle aura choisie. Quand elle rencontre le beau Pasquale Simonetti, un chef de la mafia locale, qui tombe rapidement amoureux d'elle, elle croit vivre un conte de fée. Mais le destin d'une femme de gangster n'est pas toujours simple et fera de Pupetta une madone haïe ou admirée dans tout Naples.

La malédiction de la madone est un court roman qui se lit de manière agréable mais qui ne m'aura pas vraiment marquée. Côté positif, l'auteur a un vrai talent pour faire vivre devant nous Naples, la flamboyante, la populaire, ses rues sordides, ses monuments décatis, ses règlements de compte qui n'en finissent plus. On est plongés dans cette ambiance italienne et ce charme indéfinissable des villes à la fois somptueuses et maudites. Ses personnages sont aussi hauts en couleurs et je me suis vite attachée à Pupetta, cette jeune fille qui en tant que telle ne devrait avoir quasi aucun droit, dépendant du bon vouloir de son père et de ses frères, mais dont le caractère rebelle et indiscipliné va l'amener à choisir son destin au point même de prendre les armes quand il le faudra. Ainsi, j'ai beaucoup aimé le début du roman, la description de ces jeunes filles (Pupetta et sa cousine et meilleure amie) qui attendent que leur vie commence, qui aimeraient échapper à la vie misérable d'épouse et mère soumise à laquelle elles semblent condamnées.

Malheureusement il m'a manqué un peu plus d'originalité, de rebondissements et de passion pour que ce livre laisse vraiment sa trace. L'intrigue est très classique et reprend des thèmes déjà beaucoup vus et lus : ces 2 amies d'un quartier populaire qui espèrent échapper à leur condition (comment ne pas penser à la magnifique saga de L'amie prodigieuse), ces règlements de compte entre parrains locaux, certes bien décrits, mais déjà tellement lus et vus, la vengeance de cette si jeune femme devenue veuve trop tôt, elle aussi assez poignante mais résumée de manière assez détachée en quelques paragraphes. le roman est très court, cela peut être un plus, mais ici on a parfois l'impression de survoler le sujet et les personnages sans vraiment s'y attacher ou avoir le temps de rentrer dans l'histoire. J'ai aussi eu du mal au fil des pages avec le style parfois très littéraire de l'auteur et qui m'a paru très répétitif : les enchainements de substantifs ou adjectifs quasi à chaque phrase pour insister sur certains sentiments ou certaines descriptions se sont vite avérés lassants. Dommage car a contrario certaines formules ou phrases plus courtes sont particulièrement juste et résument en un instant toute une atmosphère.

La malédiction de la madone aura finalement été pour moi une lecture assez agréable mais qui a manqué de sentiments et ne m'a pas vraiment emportée. J'ai attendu au fil des pages que le récit décolle, qu'un élément clé me fasse m'attacher aux personnages ou me passionner pour l'intrigue et suis finalement restée sur ma faim. J'ai néanmoins passé un bon moment de lecture à la découverte de cette Naples des années 50 et de son monde de gangsters et de vendetta locales. Merci à l'éditeur Robert Laffont et à Babelio pour ce livre offert dans le cadre d'une Masse Critique !
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