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Critique de jovidalens


Juste quelques pages, mais quelques pages qu'il faut prendre le temps de savourer.
Un homme (peut-être l'auteur) est en villégiature à la montagne sous un soleil écrasant. C'est ce qu'on appelle un bel été, pour les touristes.
A l'hôtel où il séjourne, il rencontre les autres pensionnaires et s'intéresse à une jeune femme. Mais c'est un solitaire, qui garde à distance ses congénères, et les regarde avec un rien de moquerie juste un peu condescendante.
Jean Villemin installe doucement l'ambiance ; tout d'abord il décrit ce microcosme de vacanciers dans ce village de montagne, lieu tout orienté vers la montagne avec ses amateurs et ses professionnels de la randonnée : une sorte de servants d'un culte et païen et de civilisation des loisirs.
Et au fil des pages, des phrases s'insinue un étrange sentiment, comme si la montagne, le glacier avait une réelle personnalité...Pourtant, la tenancière de l'hôtel l'avait prévenu : "le glacier a tôt fait de vous empêcher de dormir".
L'enchantement opère. Peut-être est-ce uniquement la curiosité et un léger sentiment d'angoisse devant ce fait de l'écroulement d'une partie du glacier.
Quoiqu'il en soit, les pensionnaires de l'hôtel organisent pour le lendemain une expédition pour aller constater sur place l'événement. Il s'est engagé un peu vite à les suivre (ah le charme de sa jeune voisine !) mais n'a pas le temps de se désister. Donc il part avec eux. Ils ne seront pas les seuls. C'est comme un cortège, de ceux qui s'organisent d'une façon imprévue, intuitif qui rassemblent des foules. Et on pense aux longues files de celles et ceux qui viennent rendre hommage à un(e) disparu(e).
La randonnée devient cortège funèbre. Et devant le grand corps le regard devient méditatif.
Voilà une nouvelle graphique de haut vol. Elle amène en douceur à ces questions qui nous "travaillent", nous malaxent intérieurement face à ces changements climatiques. "Est-ce nous qui changeons ou est-ce le monde ?". Peut-être l'un et l'autre.
Quant au graphisme, il est simple : quelques traits noirs sur fond blanc avec quelques aplats de noir. Cela suffit pour faire ressentir la lumière écrasante qui éblouit et par son éclat brouille la vue, la profondeur du champs de vision. Avec ces aplats noir qui n'envahissent pas totalement le dessin, le rayon de lumière (ou solaire ou lunaire) qui frappe les êtres devient visible..
Très belle nouvelle graphique. Merci aux éditions Ibex.Books d'avoir proposé cette oeuvre à la Masse critique et merci de m'avoir permis ainsi de découvrir cet auteur.
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