AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pas-chacha


Cet essai questionne la foi, la religion, la place de Dieu dans la démocratie.
Thierry Vincent soutient la thèse que la laïcité au sein de la démocratie est issue de l'athéisme (et de la raison) et qu' elle a supprimé tout de go et Dieu et les religions alors qu'au contraire la laïcité devrait permettre une séparation de la foi et de la religion.

Il réfléchit d'abord à l'histoire de la laïcité, découlant de l'athéisme et du rejet de Dieu et des religions. En guise d'introduction, il évoque quatre grands principes pour répondre à la question liée à la démocratie: "comment vivre ensemble. "
J'ai trouvé intéressant sa manière d'étudier les différents arguments contre la religion et Dieu. Il s'arrête après sur des systèmes qui n'étaient pas laïques mais athées comme la période sous Staline et il montre que Staline s'était fait calife à la place du calife.
Ensuite il interroge la puissance et l'usage de Dieu déconstruisante et analysant le rôle de Dieu dans différents événements récents.
Enfin il parle de ceux qui ont la foi.

J'ai parfois trouvé que l'auteur mettait en concurrence incompatible la foi et le respect des rites d'une religion. Que l'une ne pouvait pas aller avec l'autre. Pour moi, et je reprends l'idée d'humilité, j'ai l'impression d'avoir la foi, et que c'est justement pour ça que je suis les rites de cette religion particulière. Et j'aimerais discuter avec l'auteur plus profondément de certains points au sujet de l'adhérant à une religion : de ce qu'il fait que, pour des raisons de foi, et en mêlant sa raison , il embrasse une religion particulière.

J'ai trouvé intéressant de lire un essai, une réflexion philosophique sur Dieu, sur la foi, sur l'athéisme, et qui interrogeait des concepts qui me sont familiers dans la pratique.
J'ai aimé que l'auteur s'appuie sur des grands penseurs (citons Hegel, Freud, Schopenhauer, Nietzsche...), des plus contemporains comme Michel Onfray et des vraiment récents.

J'ai trouvé que le propos de l'auteur était abordable sans être simpliste, que l'on suivait bien le raisonnement, qu'il discutait bien plusieurs pistes et j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à questionner une soif de transcendant observée chez ses contemporains que je trouve personnellement assez juste. J'ai trouvé parfois un peu compliqué car dense à certains moments au niveau des concepts.
J'ai été plusieurs fois "contente" de voir des mots sur des idées déjà eues, comme le luxe de l'athéisme par exemple.
J'aime sa conclusion et la vertu chère à mon coeur d'humilité, j'ai beaucoup apprécié aussi le passage sur l'intimité.

Pour autant je reste mitigée et un peu sur ma fin. C'est un livre qui appelle au débat, à la discussion, et mon individualité, mes vérités, ma foi, mon intimité voudraient répondre! Pourtant je sais que je manquerais d'étayage philosophique et qu'un exemple ne permet pas de construire une généralité.

Alors je vais juste déplorer que l'auteur a peu utilisé d'auteurs d'une religion ( et non juste croyants). Je crois que j'aurais trouvé plus d'équilibre pour accepter la thèse de la foi non nécessairement liée à la religion. Cependant nous avons tous observé des pratiquants qui n'avaient pas la foi, et des personnes qui avaient la foi non pratiquantes, ce qui permet bien de les décorréler, et c'est finalement l'étayage philosophique de cette réalité qui me semble un peu plus expliqué.
Je ne sais pas si l'auteur a rencontré beaucoup de personnes vivant leur foi en respectant une religion, non pas par soumission aux rites et aux institutions religieuses, mais en ayant rallié cette religion par la foi et la raison. Et le fait que je me suis souvent posée la question montre bien que certains propos me semblaient subjectifs... comme l'est aussi le choix de certains écrivains qu'un auteur cite. Mais les thèses de Jonas et Kierkegaard évoquées m'interpellent dans leur analyse, car il n'est jamais mentionné le libre-arbitre et l'abandon que défend la foi catholique (ou le dogme pour rester dans l'esprit du livre).


J'en ai retenu une analyse fine des arguments des athées, une maîtrise des auteurs ne se rattachant pas à une religion monothéiste qui ont permis de questionner la foi et la religion, une observation que l'Homme a besoin de spirituel, que la raison n'est pas universelle. J'ai retenu que cet auteur avait eu le courage de réfléchir sans juger, sans asséner des vérités, et en questionnement réellement les choses. J'ai trouvé que ce livre sonnait juste.

Je crois que je le conseillerai pour avoir d'autres avis, pour mieux comprendre, pour discuter, pour réfléchir à ma propre foi et ma propre vision de la laïcité, de la démocratie et de l'Homme.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}