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Critique de Villebard


La traversée de l'Asie centrale dans les années 1860 n'est pas un long fleuve tranquille. Ni le désert. L'auteur s'est déguisé en derviche (le lecteur aura sans doute des difficultés à imaginer le travail en amont que cela a représenté : apprentissage des langues concernées (perse, arabe avec ses variantes locales…), plongée dans la doctrine musulmane avec toutes les calembredaines et les insondables superstitions pour pouvoir atteindre les grandes cités historiques sans se faire trucider comme il était de coutume chez les potentats locaux qui ont tués des voyageurs occidentaux quelques rares années plus tôt. Il a dû montrer sa profonde connaissance de la doctrine pour prouver son statut. A le suivre, on constate l'abyssale ignorance et la stupéfiante arriération des populations abruties de croyances moyenâgeuses. Autant il se montre “sévère” avec les potentats et autres gourous musulmans, autant sa sympathie reste grande vis-à-vis des populations. A cette sympathie s'ajoute la compassion pour les esclaves aux mains des Musulmans : esclaves perses, russes, slaves en général, hommes, femmes et enfants. Et l'esclavage s'est poursuivi jusqu'à la conquête russe. On s'étonne que nos plumitifs de la repentance ne se mettent pas en campagne pour réclamer justice. Ce livre aux allures d'épopées entraine le lecteur dans la géographie, l'histoire, les civilisations. A lire pour comprendre le siècle qui a suivi et les aléas actuels des évolutions douloureuses.
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