AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nat_85


» Dans la chambre 720 de la Clinique Saint-Joseph, en septembre 1966, une femme qui rêvait d'avoir une fille qui se prénommerait Isabelle accouche d'un garçon, pour lequel elle refusa de choisir un prénom : énorme déception. »
Il y a des histoires de vie qui commencent avec tous les voyants au rouge, mais dont la quête de sens inaltérable lui apporte une valeur inattendue.
Je remercie l'auteur Gilles Voirin et Nombre 7 éditions pour l'envoi de ce premier roman » Les mots d'Owen « publié en ce début d'année 2020.

Le 1er août 2018, Owen la cinquantaine, se trouve à Katmandou lorsqu'il reçoit un message de sa meilleure amie Juliette.
p. 211 : » Parfois, la vie réserve des surprises, dans le bon sens du terme. Selon Owen, il fallait ni les chercher ni les fuir, simplement les accueillir. «
Owen et Juliette se connaissent depuis les années lycée. Instantanément, une complicité naît entre ces deux adolescents. de père inconnu, vivant seul avec une mère détachée, égocentrique et souvent absente, Owen se réfugie très tôt dans les livres.
p. 118 : » Pour moi, la littérature, c'est de l'émotion, c'est de la liberté, c'est de l'oxygène. C'est la vie, tu peux comprendre ça ? «
A défaut de trouver sécurité et réconfort auprès de sa mère et ses demi-frères et soeurs retirés de la garde de celle-ci, Owen est un élève brillant et rigoureux.
p. 149 : » Sa mère lui avait administré un poison à libération prolongée. Maintenant, c'était à lui de trouver son propre antidote. «
D'un naturel empathique et de bonne composition, Owen décide d'entreprendre des études de sociologie, grâce aux conseils avisés de Juliette.
p. 26 : » En effet, très tôt, Owen se questionna sur le sens de la vie, sur ses hypothétiques possibles et devenirs, et pour finir sur l'intérêt même de sa propre vie. «
De ses premières années de vie difficiles où trouver sa place au sein d'une famille qui n'en est pas une, Owen gardera inexorablement des insomnies qu'aucun remède ne soulagera.
p. 124 : » Il n'avait pas été livré avec, ce qu'il appelait » l'option sommeil ». C'était comme l'option « bonheur », ou l'option « papa ». Trois options qui n'étaient pas de série. «
Aucun remède, si ce n'est ce rêve. Un rêve pudique. Un rêve salvateur.
p. 98 : » Owen avait les mots pour parler de son rêve le plus profond, mais ils restaient toujours à l'intérieur de lui. Impossible de les faire sortir, de les verbaliser à haute voix. Il y avait toujours un blocage, comme un barrage infranchissable entre les mots qui séjournaient dans la tête et ceux qui pouvaient sortir de sa bouche. »

D'une écriture fluide, ce roman bouleversant est le récit d'un homme qui semble heureux, équilibré et établi. Mais au fur et à mesure de la lecture, le voile se lève et on retrouve un petit garçon qui cherche une place. Sa place. La littérature comme arme de résilience. Quand du pire, certaines personnes ont la faculté d'en ressortir le meilleur, n'est-ce pas la plus belle des revanches possible ?
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}