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Critique de H-mb


H-mb
07 décembre 2023
Je n'avais pas relu Zaïre depuis des décennies et la seule chose dont je me souvenais était "Zaïre, vous pleurez?" (pas de la grande poésie mais un joli retour du réel).

Me voilà lancée dans cette tragédie qui commence vraiment (en tant que tragédie) au deuxième acte seulement (jusque-là, tout se passe très bien) avec la grande scène de reconnaissance qu'on trouve généralement à la fin. Car après les exclamations d'usage "Mon père!", "Ma fille!", le loup sort du bois : le père exige que sa fille se convertisse à la religion chrétienne alors qu'elle a été élevée comme musulmane et qu'elle garde le silence à ce sujet. Et voici Zaïre prise au piège. Car bien sûr, Orosmane, son amant, ne comprend pas pourquoi elle se dérobe soudainement à lui et, comme il a tendance à être jaloux, il s'enfonce petit à petit dans une jalousie furieuse qui le conduira à la tuer.

Dans cette pièce qui se penche sur la religion et la jalousie, Voltaire pose les rôles de façon originale. Certes, le "Turc" Orosmane est furieusement jaloux selon la tradition mais il est ouvert aux idées modernes et les plus intransigeants sur la religion sont les chrétiens, tous plus exaltés les uns que les autres. On ne peut pas parler de fanatisme comme dans le fanatisme ou Mahomet mais on n'en est pas loin. Or Voltaire condamne fermement le fanatisme quel qu'il soit. Pour lui, c'est le lieu où l'on est né et éduqué qui détermine la religion dans laquelle on se reconnaît : un certain relativisme donc.

Cette pièce est un mélange d'obéissance aux règles de la tragédie comme au XVIIe siècle et d' originalités (ne serait-ce que le sujet, totalement nouveau) qui la rendent très agréable à lire.
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