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Critique de palamede


En Allemagne, en ce mois de février 1933, « il faut en finir avec un régime faible, éloigner la menace communiste, supprimer les syndicats et permettre à chaque patron d'être un führer dans son entreprise ». Celui qui est capable de ça aux yeux des grands patrons allemands, c'est le chancelier Hitler. Ils vont donc financer les élections. « Ils » ce sont BASF, BAYER, Afga, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telfunken.

Hitler au pouvoir, les Français et les Anglais pratiquent « la politique d'apaisement » qui consiste à minimiser le nationalisme et l'antisémitisme des nazis, et leurs prétentions sur l'Autriche et une partie de la Tchécoslovaquie, il s’agit de maintenir la paix à tout prix. En réalité Hitler a déjà décidé d'occuper une partie de l'Europe. Ce qui se passe ensuite Vuillard le compare à la peinture de Louis Soutter reclus dans l'asile de Ballaigues : « un long ruisseau de corps noirs, tordus, souffrants, gesticulants ... Une grande danse macabre. » Et elle commence par l'Autriche, la première à mourir et à tomber sous la tutelle allemande, le début des grandes catastrophes.

Tour à tour, drôle, grinçant, ironique, Eric Vuillard pointe la lâcheté, la légèreté, l'aveuglement des hommes politiques français, anglais, autrichiens face à Hitler. En quelques pages il retrace la période cruciale de l'Anschluss - où Hitler n'a personne pour lui barrer la route et où le monde cède au bluff - qui porte déjà en elle les prémisses de tous les drames à venir de la Seconde Guerre mondiale.
Voilà un roman original et pertinent d’un auteur qui mérite bien, une fois n'est pas coutume, le prix Goncourt qui lui a été décerné.
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