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Critique de PrettyYoungCat


Comme le dit Frans de Waal lui-même, "Au fond, La Dernière Etreinte est le complément de [son] ouvrage précédent, Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ?, entièrement consacré à l'intelligence animale.

Mais comme cognitions et émotions sont intrinsèquement liées, les deux ouvrages s'entrecroisent non sans un certain sentiment de répétition quand on lit l'un et l'autre.

Le propos, les émotions chez les animaux est naturellement intéressant. L'éminent primatologue différencie les émotions par un état émotionnel observable physiologiquement et les sentiments comme la verbalisation de cet état intérieur (qui peut donc être en totale dissonance, comme se prétendre heureux alors que ce n'est pas ce que l'on ressent).

Le livre digresse assez largement vers la philosophie car il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, nous ignorons encore énormément ce qui constitue la vie émotionnelle des animaux. Toutefois, une quantité d'observations et de théories suffisamment étayées que pour y accorder une sérieuse importance (à l'image d'autres théories - comme celle du Big Bang ou de la psychologie humaine - qui ne reposent pas sur des faits tangibles mais dont on ne remet pas pour autant en cause l'existence) nous montre que les animaux ressentent des émotions comparables aux nôtres.

Comme le souligne Frans de Waal, la science est particulièrement frileuse à accorder aux animaux - qu'elle se plait encore à différencier de l'être humain pour conserver à celui-ci un statut supérieur et privilégié - une intelligence cérébrale et émotionnelle riche qui dépasse le simple instinct d'adaptation et de survie. Elle écarte volontiers la nature coopérative des animaux pour n'en retenir qu'un aspect sauvage et brutal. Seul l'Homme serait capable de nobles comportements, ce qui va totalement à l'encontre de ce que l'on peut observer. Ainsi les animaux non humains sont-ils par exemple capables d'empathie, de sens de la justice et d'équité.

Frans de Wall nous pousse à plus d'humilité face aux animaux non humains, à plus de respect et de considération. Et je partage cela entièrement. Il est temps que nous évoluions davantage, même si du chemin a été parcouru avec les premières théories behavioristes (qui considèrent l'animal comme une machine faite d'actions et de réactions).

Cet ouvrage est intéressant, tout comme les précédents que j'ai lus (le troisième étant "Le singe en nous"), avec quelques "anecdotes" touchantes. Néanmoins, j'ai été moins passionnée qu'escompté car je m'attendais à plus d'exemples concrets et diversifiés (l'auteur étant primatologue, c'est naturellement que les grands singes sont souvent pris pour sujet dominant, mais ici il y est presque exclusivement fait référence, alors que c'était moins le cas pour son livre sur l'intelligence animale).

Cela reste toutefois une belle lecture, enrichissante, même si légèrement redondante pour ma part.
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