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Critique de StCyr


La Judée vit sous le joug romain. Bien que Jérusalem aie un roi de la dynastie hérodienne, ce dernier n'est que l'homme de paille des occupants, et la contrée est de facto administrée par une succession de procurateurs, fonctionnaires romains cupides et sans scrupule, ce qui alimente les troubles et l'acrimonie des Juifs. Alors, lorsque Valerius Gratus, le nouvel administrateur en date, défile sous les toits de la Ville Sainte en grande pompe, pour prendre ses fonctions, et que le jeune noble Juda, fils de Hur, se penchant à sa terrasse pour observer le convoi militaire, fait dégringoler accidentellement une tuile qui vient frapper au chef le procurateur, c'est une émeute qui se déclenche, très vite réprimée dans le sang. le romain prend prétexte de cet événement pour s'accaparer les possessions de la famille de Ben-Hur, mettant sous séquestre sa maison, disposant de sa famille et envoyant l'ardent jeune homme aux galères. Cette décision inique de spoliation ne fait que renforcer la haine de Juda pour Rome, et qui, comme tout le peuple attend la venue du Messie, le nouveau David, roi des Juifs et homme de guerre qui boutera le romain hors de la Judée. L'histoire et les textes nous montrent que le roi que les prophètes antiques annonçaient ne correspondait pas vraiment à l'image que se faisait la population en quête de libérateur. 

Ben-Hur s'ouvre sur la fastidieuse narration, qui donne vraiment le ton de ce que sera la suite du récit, de l'épisode des Rois Mages et s'achève plus ou moins sur la Passion du Rédempteur. Mais toute l'économie du récit semble converger vers un point d'orgue, la fameuse course de chars immortalisée par Hollywood. On appréciera l'évocation de la puissance et des charmes de la cité antique d'Antioche. Reconnaissons que le livre est un roman d'aventures historiques plutôt convenu, à la lecture quelque peu indigeste, aggravée par la typographie ridiculement lilliputienne d'un exemplaire d'occasion de l'édition presse pocket des années 80. Pour une oeuvre de 1880, dans une traduction française de 1917, on aurait été en droit d'attendre une langue plus élégante, rehaussée par quelques archaïsmes savoureux, nenni, le style est d'une sécheresse digne des plaines désertiques de Judée. Pire encore, l'ensemble pêche par sa maladresse, certaines analogies employées sont clairement anachroniques; au final c'est difficilement tolérable pour le lecteur d'aujourd'hui. Une fois n'est pas coutume, on peut dire que l'adaptation cinématographique grandiose de William Wyler de 1959 à fait bien plus que rendre justice à cet opus. Une franche déception. 
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