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Critique de Noctenbule


Ce n'est pas sans une pointe d'énervement que l'on se plonge dans la série Jeannette Pointu. On est ravie de découvrir une héroïne, courageuse, aventureuse que rien n'arrête. Mais bien entendu, elle est un peu maladroite, pose des questions stupides, est affecté devant un bel homme... Marc Wasterlain expose ses clichés misogynes et c'est exaspérant. Dès la deuxième page, Jeannette Pointu qui vient d'arriver au haut de la canopée amazonienne, propose de faire une petite coupe à l'autre femme du groupe. "Ecoute, Margret... J'ai des ciseaux... heu... si tu veux, je peux arranger tes cheveux!" (p. 7) puis la nana se regarde dans le miroir avec une fleur dans les cheveux : "Ce n'est pas si mal après tout" (p. 7). Est-ce que cela semble réaliste? On se doute bien que non. On reste sur ces deux pages où l'on constate aussi une représentation très flagrante genrée. Les femmes portent des mini-shorts et des hauts à manches courtes avec un décolleté. Parce que forcément, elles sont minces avec une grosse poitrine. Par contre les hommes eu, portent des pantalons qui recouvrent leurs bras et leurs jambes, voir même un chapeau. Que faut-il en conclure? Les femmes doivent être à moitié nue car elles ont plus chaud et possède une résistance plus grande aux morsures de moustiques ou autres? Et le dernier point est de souligner que toutes les femmes sont jalouses et possessives. On trouve des remarques désobligeantes de Margret à Jeannette car elle est trop proche de son ex petit ami. "Pas touche, rouquine!" ou "Ca suffit, lâche-le! Tu le fais exprès ou quoi?" et c'est juste deux cases de la page 15. Des récurrences inutiles qui n'apportent rien à part véhiculer des images discriminantes.

Sinon deux sujets ressortent dans le récit qui est la richesse de la nature et la modification génétique. "Ici, sur la canopée vivent des plantes inconnus dont nous analysons le principe actif dans l'espoir de découvrir de nouveaux médicaments!" (p. 6). Donc, les chercheurs ne devraient chercher que ce qu'ils ne connaissent pas. Mais non, l'expert en animaux veut tout attraper pour les tuer et par la suite les ouvrir et/ou les exposer. "Ce n'est pas un vulgaire singe, c'est une sorte de tarsier mais... il faudrait que je dissèque pour en être sûr!" (p. 11). La démarche scientifique est totalement absente. Tout doit être rentable et productif. "Vous êtes malvenue pour me faire la morale! Les plantes nouvelles que l'on découvre ici deviendront des médicaments que les indigènes ne pourront même pas payer! [...] Les laboratoires dont breveter leurs trouvailles, et ce petit indien se verra réclamer une redevance quand il cueillera une feuille par se faire une tisane!" (p. 38). Néanmoins, on voit des techniques réelles comme les filets illuminés pour attraper des insectes ou la cueillette de feuilles. On peut dire que c'est le focus environnemental toujours dans l'exagération. Est-ce qui cela qui est censé être drôle?

Dans une faille, Jeannette découvre des déchets nucléaires. Elle le sait car elle le trouve écrit dans un carnet : "Après avoir "nettoyé" au lance-flammes les derniers cadavres et le matériel contaminé, nous avons LARGUE les containers radioactifs dans la faille, au point 34. Avarie sur l'Hélicoptère. Crash dans la jungle. Attendons secours au point 34 comme prévu. Quatre hommes ont été déchiqueté par des racines vivantes. Sommes attaqués par un être inconnu! C'est un monstre..." (p. 32). Nous voyons une dizaine de tonneaux jaune avec le logo nucléaire. Et dans le doute, l'héroïne précise au cas où tout ça n'étaient pas significatif : "Des virus, mutants, plus..., la radioactivité!!! Drôle de cocktail!..." (p. 32). Ensuite, plus aucune trace.

Il faut dire qu'il y a du lourd par la suite. On rencontre le méchant qui a un physique assez reconnaissable dans les classiques. C'est lui qui est au coeur des manipulations génétiques et du mythe des hommes-feuilles. "Avec son A.D.N., je pourrais cloner des centaines de chimpanzhommes, comme celui-là, pour les vendre à des laboratoires! Ecoutez... Les hôpitaux ont besoin d'organes, sans risque de rejet de greffes en tout genre! ! Mes chimpanzhommes seront un vivier inépuisable! C'est une bonne affaire et ça peut rapporter gros!" (p. 36). La création d'une nouvelle espèce à quelque chose de très dérangeant. Et dire qu'ils ne parlent pas mais possèdent des rituels humains comme l'enterrement, que les femmes s'occupent des enfants... Toujours l'objectif de productivité et de rentabilité qui sont abordés. On ne s'étonne pas de trouver un laboratoire souterrain pour faire du clonage. Pour souligner sa performance, le méchant se clone rapidement tout comme Jeannette. D'ailleurs, cela fera un cliffhanger de fin. On repars avec une iconographie riche avec un géant de racine verte dont on ne sait pas trop qui il est et ce qu'il veut. Sans oublier des plantes comestibles comme on a vu dans le Marsupilami. Vous l'aurez compris le bédéaste charge beaucoup sa bd et on a beaucoup de choses, surement trop. Est-ce utile d'avoir tout ça? Fallait-il vraiment pousser le bouchon si loin pour éviter l'ennui? On en doute.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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