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Critique de Les_Lectures_du_Maki


Eriophora de Peter Watts est un court roman ou plutôt une longue novella (comme le souligne l'auteur lui-même) qui s'inscrit dans le cycle Sunflower. Cette série comporte quatre nouvelles : L'île (le texte qui m'a donné envie de lire la présente novella), Eclat (texte disponible gratuitement sur le site du Bélial jusqu'au 18 octobre prochain), Géantes (disponible comme les deux précédentes dans le recueil Au-Delà du Gouffre toujours au Bélial) et enfin L'Autostoppeur…

L'Eriophora est un vaisseau-astéroïde qui navigue depuis plusieurs dizaines de millions d'années au sein de la galaxie avec à son bord 30 000 spores, entendez 30 000 humains spécialement conçus/formés pour ce voyage. Ces spores passent la quasi totalité du temps en stase, ils ne sont réveillés à tour de rôle et pour une durée limitée par le Chimp, l'Intelligence Artificielle du vaisseau, qu'à de rares occasions quand la nécessité s'en fait sentir. L'IA n'est pas "particulièrement futée" et a besoin de l'intuition humaine quand des problèmes dépassent ses domaines de compétence. La mission de l'Eriophora, est de construire les portails trous de verre pour qu'un jour les humains puissent s'affranchir de l'espace et du temps et voyager librement à travers les étoiles.

La routine s'installe, les réveils succèdent aux longues phases de sommeil, les spores se croisent de temps en temps pour quelques jours, plus ou moins régulièrement, selon les besoins du Chimp. Sunday Ahzmundin est l'une de ces spores. Sa relation avec l'IA est particulière voire conflictuelle. D'autant plus qu'avec le temps, une partie de la population devient paranoïaque, l'humanité n'a jamais donné de nouvelles et cette mission ne semble pas avoir de fin. La fronde gronde dans les profondeurs du vaisseau mais il est difficile de se rebeller face à une IA toute puissante qui a des yeux et des oreilles un peu partout...

Eriophora nous narre l'histoire de cette rébellion et celle des difficiles relations entre Sunday Ahzmundin et l'IA. L'éternel conflit IA/Humain n'est pas nouveau mais Peter Watts nous le sert sur une échelle de temps inimaginable et rend l'intrigue intéressante et surprenante.

L'autre point fort du roman est la psychologie des personnages. L'auteur s'affaire à nous détailler les rapports humains dans cet immense huis-clos. Il insuffle paranoïa et psychose chez les différents protagonistes rendant l'atmosphère oppressante.

Eriophora est au final un texte Hard-SF particulièrement accessible, Peter Watts vulgarisant son propos et rendant les concepts scientifiques abordables. Originale, riche en émotion cette novella fera voyager loin et longtemps. (et même un peu plus si vous trouvez le message caché au sein du roman !)


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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