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Critique de Eric75


Antoine Daillez, jeune pigiste travaillant pour un journal bruxellois, doit se contenter de la rubrique des chiens écrasés dans l'attente de faits divers un peu plus croustillants. Prévenu par son ami Martial, sa source policière, de la découverte d'un cadavre déchiqueté retrouvé sur une voie ferrée, il se rend sur place dans l'espoir de trouver matière à rédiger un article à sensation. On apprend que la victime, une ancienne prostituée surnommée Mémé Tartine, était l'une des pensionnaires de l'Alexandrie, un bar minable des quartiers chauds de Bruxelles, dont les rues exhibent des filles en tenue légère se trémoussant derrière les vitrines. L'établissement, qui semble être sous la protection de la mafia locale, va très vite devenir la cible d'agressions multiples impliquant un groupuscule de skinheads lié à l'extrême droite.
Or il se trouve que Maurits Daillez, le grand-père d'Antoine venant tout juste de décéder, était le propriétaire de l'Alexandrie. En tant qu'unique héritier, Antoine découvre qu'il est désormais propriétaire d'un bordel, et il n'est pas au bout de ses surprises.
Pour quelles raisons certains politiciens au nationalisme douteux veulent-ils récupérer les cahiers de son grand-père ? Quels sont les secrets si bien gardés de Maurits, et enterrés avec lui, qui remontent à la seconde guerre mondiale ? Sans aucun doute possible, les cahiers secrets de son grand-père, introuvables, sont à l'origine des faits divers sanglants qui se multiplient autour de lui. Antoine décide de mener sa propre enquête, avant de devenir la prochaine victime des tueurs, car il sait qu'il est désormais dans leur ligne de mire.
Avec une plume très littéraire, ce qui est un choix surprenant pour décrire le milieu, François Weerts entraîne son lecteur dans une aventure à la fois crépusculaire et teintée de romantisme. Bruxelles est en train de réaliser la mue qui la transformera en capitale européenne moderne. Les vieux quartiers décrits dans le roman, voués à la démolition, vivent leurs derniers instants, et on assiste simultanément à la fin d'un monde, où les caïds de la pègre avaient des principes chevaleresques, où la prostitution s'apparentait au petit commerce, avant d'être engloutie dans les grands réseaux de la mondialisation. Antoine, vaillant petit journaliste et ardent défenseur de son patrimoine nouvellement acquis, s'amourache de la jolie Sonia, qui va partager ses aventures et plus si affinités. François Weerts ne cache pas sa sympathie pour les créatures de la nuit, de Mémé Tartine à Sonia en passant par Gudule, la mère maquerelle fan de Cloclo, mais c'est bien avec Antoine, et Sonia, que nous pouvons maintenant reprendre en coeur ce refrain : « ♫♪ Ah aaah – Ah aaah – Voiles sur les filles - Barques sur le Nil – Je suis dans ta vie – Je suis dans tes bras – Alexandra, Alexandrie – Alexandrie où l'amour danse avec la nuit… Les sirènes du port d'Aleeeeexandrie – Chantent encore la même mélodie wowo - La lumière du phare d'Aleeeeexandrie – Fait naufrager les papillons de ma jeunesse… ♫♪ »
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