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Critique de Bonheur_Lecture


Quel témoignage poignant ! C'est par cette phrase que j'ai eu envie de commencer ma critique.

En 1942, Joseph Weismann a 11 ans. C'est un enfant comme les autres. Sa seule « différence », oui, parce que s'en est une à cette période, c'est qu'il est Juif. Mais au fond, c'est quoi être Juif ? Joseph Weismann se pose la question intérieurement, sans jamais demander ouvertement cela à ses parents. Puis, vint le port de l'étoile sur le coeur, et les lieux interdits aux Juifs. C'est de plus en plus difficile pour sa famille de vivre dans ses conditions.
Juillet 1942, Joseph Weismann, ainsi que toute sa famille sont arrêtés. C'est ce qu'on appelle la Rafle du Vel d'Hiv. Ils sont parqués pendant 5 jours dans le Vélodrome d'Hiver, comme des animaux.
Puis, c'est la déportation, dans des rames à bestiaux. Mais où partent-ils ? A Pitchipoï dit-on. A l'arrivée, ils se retrouvent dans un camp, nommé Beaune-la-Rolande. Là, il va être séparé de sa famille et va donc prendre une décision qui, il ne sait pas encore à quel point, va changer sa vie : s'évader de Beaune-la-Rolande. Mais quelle vie va mener un enfant de onze ans, seul, sans aide, sans eau, sans rien du tout ? Joseph Weismann nous raconte ici son histoire, sa vie…

C'est un récit qui fait froid dans le dos. On ne peut pas sortir indemne d'une lecture comme celle-ci, vraiment. Je ne trouve pas les mots pour vous décrire exactement ce que j'ai ressenti durant cette lecture. Ce petit garçon de 11 ans a eu une force incroyable. Parce qu'il a pris tous les risques pour s'en sortir. Combien de petits garçons de nos jours réussiraient à faire ce qu'il a fait ? Je suis admirative devant sa force et son courage, tout simplement. Cet enfant avait une maturité incroyable.

J'ai, comme beaucoup qui ont lu ce livre, vu La Rafle avant de lire le livre. Déjà, je faisais partie de ses personnes qui, dans la salle, n'ont pas pu retenir leurs larmes. Mais La Rafle, même s'il est très bien fait est un peu trop surréaliste. D'ailleurs, Joseph Weismann le dit lui-même, l'évasion est vraiment plus simplifiée que ce qu'il a vécu lui, mais peu importe, c'est un film que j'ai aimé, même si j'aurai voulu en savoir plus sur l'après. C'est donc la raison pour laquelle j'ai lu le livre.

Et la suite, bah comme vous le savez, elle n'est pas si simple que ça. Il faut trouver un endroit où dormir, une famille qui vous accueille, sans jamais raconter son histoire, une famille de bonne foi, qui ne vous dénoncera pas, où vous n'aurez pas à vivre dans l'insécurité la plus profonde, la peur d'une nouvelle arrestation, d'une nouvelle déportation. Puis, il faut se construire, ou du moins, tenter de se reconstruire, faire sa vie… Et lorsqu'on à onze ans, et qu'on a vécu cela, ce n'est pas facile. Ca laisse des traces. Comment se dire que cela n'arrivera plus ? Comment se faire à l'idée que sa famille ne reviendra pas ?

A la lecture de ce livre, j'ai pris conscience que Joseph Weismann a remué tous ses souvenirs pour écrire ce livre, que psychologiquement, cela avait du être atroce. Mais, durant toute ma lecture, j'ai été transportée pendant cette période. Chaque mot m'a fait ressentir une émotion et c'est rare ! Entre la peur, la colère, l'injustice, l'horreur, la tristesse, la haine et encore beaucoup d'autres ressentis, je me demande encore pourquoi ? Pourquoi avoir fait souffrir autant de gens ? Des réponses auxquelles je n'aurais jamais de réponse.

Ce témoignage relève donc pour moi, des incontournables à lire sur cette fameuse Seconde Guerre Mondiale. Parce qu'il faut parler, pour que plus jamais ça ne recommence. Et Joseph Weismann a effectué le Devoir de Mémoire à la perfection, c'est pourquoi je lui dis : « Bravo et Merci ! »
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