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Critique de POY1


POY1
19 février 2021
Edith Warthon, écrivaine américaine de la Belle Epoque qui passera la fin de sa vie en France, dénonce dans ses écrits l'hypocrisie de la haute société new-yorkaise. C'est un sujet récurrent qu'elle associe aux relations amoureuses et filiales et aux principes religieux, en opposant catholicisme et protestantisme.

Ce recueil de quatre nouvelles, qui porte le titre de la troisième, ne déroge pas aux thèmes habituels de l'auteure, à cela près qu'elle ajoute également dans ces quatre histoires, les problématiques du remord de certains actes que nous faisons et du regret en pensant à ce que nous aurions du faire. L'écriture est belle mais j'ai eu du mal à entrer dans chaque nouvelle en raison d'un début très très lent qui laisse finalement la place à de l'intérêt par la découverte du dénouement.

Dans la première nouvelle, La pierre de touche, un homme marié décide de faire éditer la correspondance abondante qu'il a eue avec un amour de jeunesse qui deviendra une écrivaine célèbre avant de mourir précocement. Appâté par le gain, il ne veut pas que la société sache que ces lettres s'adressaient à lui et qu'il soit connu comme le responsable de leurs diffusion au public, ce qui serait un manque certain de goujaterie. Si le livre fait un tabac, son mensonge le met mal à l'aise vis-à-vis de sa femme. Pourra-t-il avouer son acte auprès d'elle, sans perdre le crédit qu'elle lui accorde ? Car finalement, les sentiments passées ou actuelles méritent-ils d'être galvaudés pour n'importe quelle raison, d'autant plus pour de l'argent ? Ce serait réduire la beauté de l'amour.

Avec la deuxième nouvelle, le sanctuaire, nous avons un couple mère-fils. Elle, veuve, a déjà connu l'emploi du mensonge dans le passé pour protéger la famille. le fils est fraîchement diplômé de l'école des Beaux-Arts de Paris et pour son retour à New-York il s'inscrit à un concours majeur d'architecture organisé par la ville. L'un de ses rivaux les plus doués est son meilleur ami. Malheureusement, celui-ci décède rapidement et lui lègue, discrètement, les plans du projet qu'il était en train de réaliser pour le concours. La mère et le fils cèderont-ils à la tentation de s'arroger le travail du défunt ami pour gagner l'argent et le succès ? Comme dans la première nouvelle, l'appât du gain doit-il se faire au détriment de l'honneur ?

Madame de Treymes est une aristocrate française, belle-soeur d'une américaine qui cherche à divorcer d'avec son frère et à se remarier avec un de ses anciens amis américains. Celui-ci intercède avec la belle-famille, via Madame de Treymes, pour obtenir le consentement. Face au machiavélisme familial, il devra faire le choix cornélien de sacrifier son amour au bonheur de la dame.

Enfin avec les soeurs Bunner, Edith Warthon nous décrit la vie de deux « vielles filles » pour l'époque qui vivent comme elles peuvent de leur boutique de couture à New York et qui vont voir leur quotidien bouleversé par l'arrivée d'un homme célibataire. La question que soulève cette nouvelle est posée sur le sacrifice au bonheur des autres amène-t-il forcément le bonheur, car finalement nul ne maîtrise le destin et les hasards de la vie ?

Remord, regret qui n'en a pas… Pas de regret pour moi dans cette lecture, même si ce n'est pas un livre que je reprendrais.
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