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Critique de Moovanse


« L'Homme est miroir pour l'Homme » (Merleau-Ponty)

Saisissants portraits, où le photographe s'efface et se fait peintre
Visages modelés d'ombres et de lumières, sans autres « artifices décoratifs » qu'un même drap noir en fond de page, « même crépuscule » pour chaque regard d'où jaillit ainsi toute singularité.
Explosent, alors, sur les peaux mates, les couleurs chatoyantes des parures (colliers, bracelets, anneaux, plumes, cornes …), les ocres, les fauves, les rouges, les blancs des drapés des tissus ou des tatouages savamment dessinés, les coiffures singulières,
Explosent surtout l'intensité des regards.
Je les trouve incroyablement beaux, tous, au fil des pages,
Massaïs, dogons, touaregs, moranes, mursis, zoulous, peules, magyars, tibétains, indiens, créoles… , hommes ou femmes, jeunes ou vieillards, peaux nues, peintes ou sacrifiées, cheveux défaits, nattés, tressés, enduits ou dissimulés, florilège digne et élégant de notre humanité.

Saisissants portraits, où le photographe s'efface et valorise
Entre l'auteur et l'acteur, respect et complicité, tissage patient d'un lien de confiance permettant le naturel et l'expression réelle
Ici, nous sommes à « Hauteur d'Hommes », dans la multiplicité des cultures et des richesses autres que celles qui sont devenues chez nous uniformité et passions tristes.
Ici, les expressions s'affichent, tendres, gaies, profondes, simples, limpides, délicates, aiguisées, perçantes, nostalgiques … vraies.

Patrick de Wilde s'exprime ainsi :
« J'ai cru saisir chez certaines personnes des plus simples et démunies des regards curieusement chargés d'une sagesse pénétrante, mélange de bonté et de savoir, qui leur donnait une présence remarquable, de celle que l'on ne croise plus si souvent en Occident »

Comment ne pas l'approuver ?
Les pages s'égrènent, sculptures vivantes de ce que nous ne sommes plus.
Je comprends un peu mieux d'où me vient cette fascination de toujours pour ces visages « tribaux », porteurs encore indemnes de nos mémoires originelles, proches encore, mais pour combien de temps, d'une terre oubliée : autres hommes différents par les traits, lointains, à la rencontre improbable et pourtant mes semblables …

En regard des « images » viennent s'ajouter quelques témoignages d'écrivains, de philosophes, de biologistes ou de sociologues : concentré singulier «d'humanité réunie dans sa complexité et sa diversité »

Dans son voile de drap noir, ce livre, d'un esthétisme fou,
Répercute bien d'autres clartés que celles de simples visages.

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