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Critique de lafilledepassage


Un véritable coup de maitre, et un véritable coup de coeur.

Un roman qu'on savoure à chaque instant, qu'on voudrait dévorer, mais on se retient, on maitrise son appétit pour l'apprécier à petites doses, histoire de faire durer ce plaisir trop intense, et devenu trop rare dans mes moments de lecture.

Un vrai délice de cynisme et de mauvaise foi, et tout le monde est servi : la société anglaise, les Américains, les femmes (bien sûr), les aristocrates, les poètes, les curés, les artistes, les esthètes, les bien-pensants, la morale, les intellectuels, les romantiques, la vie conjugale, les ruraux, …

Je cite, dans le désordre :
« Regarde les gens qui ont du succès dans toutes les professions savantes : ils sont tous parfaitement hideux! Sauf, bien sûr, dans l'Église, mais c'est que, dans l'Église, ils ne réfléchissent pas. Un évêque octogénaire continue à répéter ce qu'on lui a appris quand il était un gamin de dix-huit ans, et il s'ensuit naturellement qu'il garde toujours un physique délicieux. »
« La vie conjugale n'est qu'une habitude, une mauvaise habitude. »

Ou encore

« Les personnes qui m'ont adoré – il n'y en a pas eu beaucoup, mais il y en a eu quelques-unes – se sont toujours obstinées à continuer de vivre alors que je ne les aimais plus depuis longtemps, et qu'elles ne m'aimaient plus elles-mêmes. Elles sont devenues grosses et ennuyeuses, et, quand je les rencontre, elles y vont tout de suite de leurs réminiscences. Horrible mémoire des femmes ! La redoutable chose ! Et quelle stagnation intellectuelle elle révèle ! »

Et le sublime :

« Il vaut mieux disposer d'un bon cuisinier que d'une morale à toute épreuve.»

Une langue qui nous régale à chaque phrase, un style qui nous emporte, un lyrisme aussi comme ce « soleil qui patinait sur les feuilles lisses ». En parcourant les nombreux extraits que j'ai précieusement recopiés, je tombe encore sur ceci : « L'humanité se prend trop au sérieux. C'est là le péché originel du monde. Si l'homme des cavernes avait su rire, l'Histoire n'aurait pas été la même. » Que dire après une telle phrase ? Qu'écrire en plus ? Et si c'était là la clé de ce roman ?
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