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Critique de pixton


Venant de relire le portrait de Dorian Gray, je me décide à en rédiger une critique rapide. "Critique" étant un grand mot, car il faudrait être présomptueux pour prétendre critiquer une telle oeuvre. le portrait de Dorian Gray est un chef-d'oeuvre, et si n'importe qui peut critiquer un roman de gare, puisqu'un roman de gare a comme principe de s'offrir a tout un chacun, un chef-d'oeuvre se mérite, et ne saurait s'incliner face a la vulgarité des réseaux sociaux - même si Babelio peut-être considéré comme un réseau social davantage exigeant (Ça reste a prouver).
Chef-d'oeuvre donc, c'est dit. J'avais déjà lu ce roman il y a plus de 20 ans, et je ne me souvenais plus vraiment de l'intrigue. Mais je me souvenais en revanche de l'impression qui m'en était restée, celle d'une lecture terrible et puissante, le genre qui ne vous laisse pas indemne et qui modifie quelque chose en vous. L'intrigue, donc, est admirable, mais ne révolutionne rien. C'est dans tout le reste que se cache le génie (je ne crois pas aux intrigues géniales, de toute façon. Les intrigues ne sont que des prétextes), et surtout dans ce qui n'est pas explicite.
Car le portrait de Dorian Gray a de multiples facettes, comme le portrait du titre, tiens donc. Oeuvre multiple, changeante, elle s'expose d'abord dans ce qu'elle ne dit pas, dans ses zones d'ombre. Elle exerce sur le lecteur le même genre d'influence que Lord Henri sur ses proches, et sur Dorian Gray en qui il trouve un sujet d'expérimentation fascinant. Car si Basil Hallward est le peintre qui exécute le portrait initial, c'est Lord Henri qui en fait sa copie maléfique et putrescente. Lord Henri, personnification du cynisme le plus outrancier, marionnettiste sans scrupules, vampire qui se nourrit de la naïveté et de l'innocence. Bien sûr, quelques passages sont un peu lourds (lorsque l'auteur étale son érudition en détaillant les passions de Gray pour les tapisseries, par exemple). Mais son talent explose lors des dialogues, truculents, incisifs, tout en double sens. Car je le répète, c'est assurément un livre qui se lit dans les interstices, dans laquelle l'auteur n'a rien laissé au hasard (le seul nom de Dorian Gray mérite les analyses scrupuleuses qui en ont été faites).
Roman sur l'influence, sur les apparences et sur la vacuité de l'aristocratie Victorienne, c'est une oeuvre qui dépasse son propre cadre pour questionner le sens de l'existence, la morale et la vertu.
Un chef-d'oeuvre, donc.
Dont j'espère que ma critique aura su se montrer digne.
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