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Critique de Flaubauski


Relire une oeuvre qui avait été une révélation une vingtaine d'années plus tôt n'est jamais chose aisée : il reste toujours, l'expérience et l'âge avançant, la crainte d'être finalement déçue. Et c'est ce qui m'est en partie arrivé avec le portrait de Dorian Gray.

Je ne dénie toujours pas les qualités stylistiques, narratives, de ce roman qui joue avec le fantastique comme il joue avec la satire de la bonne société anglaise d'un XIXème vieillissant, dans l'hypocrisie et le stupre le plus constant, et dont Dorian Gray, jeune homme bien naïf de prime abord, fera tragiquement les frais le jour où il va en rencontrer l'un de ses principaux représentants, Lord Henry, suite à une séance de portrait chez l'un de leurs amis communs, Basil Hallward, peintre qui sera, lui aussi, mais bien malgré lui cette fois, à l'origine de la tragique destinée du jeune homme.

Mais je l'ai trouvé quelque peu désuet, par sa multiplication de proverbes, d'expressions cinglantes, qui, bien que pertinentes, artificialise un peu trop le propos, et le style, ce que pourtant j'avais le plus apprécié à ma première lecture. Écriture fin de siècle expliquant ceci, bien évidemment, mais écriture fin de siècle qui, je m'en rends compte désormais, correspond moins à ce que j'ai envie de lire : c'est beau, mais cela manque un peu trop de tripes, de coeur, de corps, pour que je puisse être pleinement reconquise.

C'est, finalement, un exercice de style qui, comme Dorian Gray lui-même, reste à distance, ce qui est assez propre aussi, finalement, à Oscar Wilde lui-même, en parfait représentant de son propre personnage.
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